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Exemples d'introductions pour une dissertation sur La Princesse de Clèves (La Fayette)

Épreuve contournable des études littéraires françaises, la dissertation n'en reste pas moins un exercice périlleux pour bon nombre d'élèves. En effet, cet exercice requiert une phase d'analyse qui constitue une étape clé dans la compréhension intrinsèque du sujet étudié, qu'il s'agisse d'un commentaire de texte ou d'une question ouverte.

Exemples d'introduction pour une dissertation sur La Princesse de Clèves (La Fayette)

Credit Photo : Unknown author, Public domain, via Wikimedia Commons

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Ainsi, si dans les dissertations littéraires, le sujet à analyser est souvent clair, proposer une problématique concise et retranscrire par écrit ses réponses s'avèrent être un processus complexe. Le gros du travail consiste dès lors à construire un plan logique mettant en lumière les éléments de réponses apportés. En ce sens, la dissertation comporte 3 grands moments : 1) l'introduction 2) le contenu (axes d'analyse) 3) la conclusion.

Bien que trop souvent sous-estimée, l'introduction a une importance cruciale, car elle sert à dévoiler l'enjeu même de la dissertation.

Ayant un poids disproportionné dans la notation de la copie, cette étape se compose de 4 points fondamentaux. Tout d'abord, l'amorce du sujet (a) est une première approche et permet à la fois d'attirer l'attention du correcteur et de l'encourager à une lecture active. L'analyse des termes du sujet (b) vise ensuite à amener à la problématique (c), autrement dit à ce qui va être le paradoxe littéraire à dépasser. Enfin, l'annonce du plan (d) propose des axes de réponses à la question mise en évidence.

Par conséquent, si la dissertation est bien en soi, un exercice difficile, l'introduction concentre en réalité la plupart des enjeux fondamentaux de cette épreuve. Représentant le travail de réflexion déjà effectué, l'introduction reste avant tout un échantillon représentatif de toute la dissertation et conditionne en ce sens l'appréciation complète du correcteur.

Exemple n°1 : introduction sur l'importance littéraire de ce roman

En 1678, Madame de La Fayette publie de manière anonyme La Princesse de Clèves . Contant les aventures et drames à la cour des Valois dans les dernières années du règne de Henri II, ce roman intrigue par sa modernité. Considéré comme une oeuvre littéraire française de grande importance, ce roman marque l'origine du roman d'analyse, en mettant en lumière la psychologie de ces personnages dans un cadre historique clairement défini.

Il convient dès lors de se demander  : en quoi le récit de La Princesse de Clèves constitue-t-il un roman fondateur dans l'histoire de la littérature française ?

Nous verrons tout d ' abord que La Princesse de Clèves innove dans sa structure. Nous montrerons alors que si la structure évolue, Madame de L a Fayette crée une réelle rupture littéraire par le contenu de son oe uvre.

I - Un premier roman d'analyse 1)     Un roman historique 2)     Un roman emblématique du courant de la préciosité II - Un roman psychologique 1)     Des personnages confrontés à leurs passions dévorantes 2)     Un discours moraliste

Exemple n°2 : introduction sur l'importance de la psychologie dans l'oeuvre

En 1678, Madame de La Fayette publie de manière anonyme, un roman intitulé La Princesse de Clèves. En raison des thématiques abordées, le roman fait rapidement l'objet d'un vif débat littéraire dans la société du XVIIe siècle. En effet, le roman raconte les aventures amoureuses de Mademoiselle de Chartres , une toute jeune fille de 15 ans, partagée entre d'une part, son statut d'épouse du prince de Clèves et d'autre part, son attirance inavouable et socialement interdite pour le duc de Nemours . Sur fond d'histoire d'amour interdite, l'ensemble des personnages évolue au coeur de la cour des Valois, entre les mois d'octobre 1558 et de novembre 1559, autrement dit au temps du roi Henri II. Ce roman met ainsi en évidence un problème complexe, celui de la confrontation entre l'individu, la morale et la société.

Face à ce constat, il convient dès lors de se demander  : en quoi le récit de La Princesse de Clèves constitue-t-il un roman psychologique entièrement novateur dans l'histoire de la littérature française ?

Nous verrons tout d ' abord que La Princesse de Clèves met en valeur l ' individu à travers la description des passions de ces personnages. Nous montrerons cependant que si le récit accorde une place majeure à l ' individu, Madame de L a Fayette n ' en oublie pas pour autant le poids encore important de la société de son temps. I - L'individu ou la description des passions des personnages 1)     La mise en avant de la passion amoureuse 2)     Les combats intérieurs des personnages : entre morale et introspection II - La société ou l'existence d'un roman historique 1)     Le monde de la cour : entre illusions, apparences et faux-semblants 2)     Le poids de la religion dans les mentalités de l'époque

Exemple n° 3 : introduction sur l'importance du caractère historique de l'oeuvre

En 1678, Madame de La Fayette publie de manière anonyme, un roman intitulé La Princesse de Clèves. En raison des thématiques abordées, le roman fait l'objet d'un vif débat littéraire dans la société du XVIIe siècle et devient rapidement une oeuvre littéraire française de grande importance. En effet, le roman raconte les aventures amoureuses de Mademoiselle de Chartres, une toute jeune fille de 15 ans, partagée entre d'une part, son statut d'épouse du prince de Clèves et d'autre part, son attirance inavouable et socialement interdite pour le duc de Nemours. Sur fond d'histoire d'amour interdite, l'ensemble des personnages évolue au coeur de la cour des Valois, entre les mois d'octobre 1558 et de novembre 1559, autrement dit au temps du roi Henri II. Intriguant par sa modernité, ce roman marque ainsi l'origine du roman d'analyse et met en lumière la psychologie de ces personnages dans un cadre historique clairement défini.

Face à ce constat, il convient dès lors de se demander  : en quoi le récit de La Princesse de Clèves constitue-t-il un roman historique entièrement novateur dans l'histoire de la littérature française ?

Nous verrons tout d ' abord que La Princesse de Clèves est un roman reposant sur des éléments historiques réels. Nous étudierons ensuite la manière dont Madame de La Fayette inscrit son roman dans un style et un courant littéraire déjà connus. Enfin, nous montrerons que si ce récit accorde une place secondaire aux personnages historiques, Madame de La Fayette met cependant, l ' accent sur les influences dogmatiques de son époque, partagée entre mouvement janséniste et libertin .

I - Un roman aux éléments historiques marqués 1)     La mise en avant de personnes historiques du temps du roi Henri II 2)     La représentation d'une époque : la vie à la cour II - Un roman aux influences littéraires marquées 1)     Un roman classique… 2)      … qui s'inscrit dans le courant de la préciosité III - Un roman aux influences dogmatiques marquées 1)     Le poids de la religion dans les mentalités de l'époque : le mouvement janséniste 2)     L'apparition du libertinage : un contre-mouvement

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dissertation sur la princesse de clèves

Tu peux lire ici des exemples de dissertations sur les autres œuvres au programme de l’EAF.

Sujet sur La Princesse de Clèves :

Faut-il qu’un personnage de roman soit admirable pour intéresser le lecteur ? Vous répondrez à cette question en vous fondant sur votre connaissance de l’œuvre La Princesse de Clèves de Mme de La Fayette, des textes étudiés pendant l’année ainsi que sur vos lectures personnelles.

Indications préalables :

Il s’agit d’une question fermée (on peut répondre par oui ou par non) : je m’oriente donc vers un plan dialectique .

Remarque toutefois que je ne tombe pas dans les pièges du plan dialectique. Mes parties ne se contredisent pas et ma troisième partie n’est pas un « juste milieu » de la thèse et l’antthèse : c’est au contraire une solution originale qui ne répète pas les parties précédentes.

Bien que ce sujet soit étroitement lié au roman de Madame de La Fayette, prends soin de mobiliser d’autres œuvres pour varier tes exemples.

Ainsi, dans cette dissertation, seulement un tiers de mes exemples sont issus de La Princesse de Clèves. Les autres exemples doivent être issus des textes étudiés en classe ou de tes lectures personnelles.

Dernier point : pour faciliter ta lecture, je propose sur cette page des titres apparents et j’utilise des couleurs. Le jour du bac de français, ta dissertation doit être intégralement rédigée.

Introduction

Georges Simenon dit du personnage de roman : « Le personnage de roman, c’est n’importe qui dans la rue mais qui va jusqu’au bout de lui-même ». Le romancier suggère à travers cette phrase toute l’ambiguïté du personnage romanesque, à la fois banal et suffisamment admirable pour captiver le lecteur et l’entraîner dans une histoire. [Accroche ou amorce]

Mais faut-il toujours qu’un personnage de roman soit admirable pour intéresser le lecteur ? Le personnage de roman ne peut-il être intéressant que s’il est admirable, exceptionnel ? [Problématique]

Nous verrons que le lecteur s’intéresse effectivement aux personnages admirables (I) mais que les personnages ordinaires suscitent aussi son intérêt (II). N’est-ce pas en réalité les représentations de l’homme dans toute sa complexité que le lecteur aime retrouver dans les personnages de roman ? (III) [Annonce de plan]

I – Un personnage admirable est un objet d’intérêt pour le lecteur

A – héritier des épopées aux héros exceptionnels, le personnage de roman suscite l’admiration car il se distingue de l’humanité ordinaire par des qualités physiques ou morales exceptionnelles..

– La Princesse de Clèves , Madame de la Fayette : Madame de Chartres est un modèle de vertu et transmet de hautes valeurs morales à sa fille. La Princesse de Clèves est un personnage hors du commun : sa beauté exceptionnelle et sa vertu qui suscitent l’admiration de la Cour, sont admirables aussi pour le lecteur parce que ses qualités ne sont pas l’apanage du commun des mortels.

– Le mystère de la chambre jaune ou Le parfum de la dame en noir de Gaston Leroux : Joseph Rouletabille est un journaliste doué d’un talent de détective hors norme. Dans les romans policiers de Gaston Leroux, il suscite l’intérêt du lecteur car il se montre supérieur aux inspecteurs de police traditionnels en résolvant des énigmes complexes.

B – Les personnages admirables suscitent l’intérêt car ils élèvent le lecteur

– Le personnage admirable est un modèle qui inspire le lecteur .

– La Princesse de Clèves , Madame de La Fayette : La vertu de la Princesse de Clèves est mise à l’épreuve par la passion qu’elle éprouve pour le Duc de Nemours. Malgré des moments de galanterie et de complicité, la Princesse de Clèves résiste à la tentation de l’adultère et parvient à réprimer ses inclinations. Cette lutte victorieuse dépeint le caractère exceptionnel de la Princesse de Clèves qui résiste au péché et à la faute. Sa vertu constitue un exemple admirable pour le lecteur.

– Mémoires d’Hadrien , Marguerite Yourcenar : Lorsqu’il prend la tête de l’Empire romain, Hadrien fait preuve de tempérance et de prudence en pacifiant le royaume. Il mène une politique de sagesse et de mesure loin de la politique conquérante de Trajan. Sa recherche de paix, de vérité et de connaissances est digne d’admiration pour le lecteur.

C – Les personnages admirables sont plus à même d’entraîner le lecteur dans des histoires captivantes

– Les personnages aux destinées exceptionnelles permettent le récit d’histoires captivantes qui offrent au lecteur des moments d’évasion.

– Le Comte de Monte Christo , d’Alexandre Dumas : Edmond Dantès est un personnage fascinant qui entraîne le lecteur dans une histoire exceptionnelle : emprisonné à tort au Château d’If à Marseille pendant quatorze ans, le héros parvient à s’évader, trouver un trésor et se venger de ceux qui l’ont fait enfermer. Un tel personnage emporte le lecteur dans une histoire captivante.

II – Mais le lecteur s’intéresse aussi aux personnages ordinaires

A – parce qu’ils nous ressemblent, les personnages ordinaires favorisent l’identification et provoquent l’empathie..

– La Chartreuse de Parme , Stendhal : Fabrice del Dongo est un héros passif aux qualités peu héroïques. Sur le champ de bataille de Waterloo, il est apeuré et  » scandalisé de ce bruit qui lui faisait mal aux oreilles ». Le maréchal des logis le traite même de « blanc bec » sans que cela ne fasse réagir le jeune héros. Mais sa peur et sa maladresse le rendent attachant et proche du lecteur.

B – Le personnage ordinaire est un miroir de la société

– Un anti-héros intéresse aussi le lecteur car il donne à voir la médiocrité de la société.

– Les personnages de roman du XX ème siècle ou du XXI ème siècle se caractérisent ainsi souvent par leur médiocrité ou leur insignifiance.

– Sérotonine , Michel Houellebecq : Le personnage Florent-Claude Labrouste est submergé par la dépression. Il n’est admirable en rien, enfermé dans un métier ennuyeux consistant à rédiger des notes techniques pour le ministère de l’Agriculture. Mais ce personnage devient un miroir de notre société post-moderne, en mal d’inventivité et d’énergie vitale.

C – La proximité avec le personnage permet au lecteur de se sentir plus concerné par le message de l’auteur

– L’éducation sentimentale , Flaubert : le personnage principal Frédéric Moreau et son ami Deslauriers font face à la déception à la fin du roman : le temps a passé, et eux qui étaient plein d’entrain et d’espoir, font un bilan médiocre de leur vie car leurs rêves ne se sont pas réalisés. Flaubert montre au lecteur que la politique, les révolutions (celle de 1848 en l’occurrence), les amours, la réussite ne sont que du vent et du néant.

III – Ce qui intéresse surtout le lecteur, c’est que le personnage de roman est une représentation de l’homme dans toute sa complexité

A – dans le roman réaliste et naturaliste, le personnage de roman vise à donner une image fidèle de la réalité..

– Une vie , Maupassant : Le lecteur suit la vie de Jeanne, jeune aristocrate qui va de désillusions en échecs. Jeanne est une femme plutôt insignifiante qui est avant tout le produit de son milieu. A travers son itinéraire, Maupassant observe et étudie la condition de la femme au XIXème siècle. Le personnage est une image la plus fidèle possible de la réalité.

B – Le personnage de roman se construit au fil de la narration

– La personnalité du personnage de roman évolue au cours du récit de la même manière que l’être humain se construit et évolue au fil de sa vie. C’est cette complexité qui intéresse le lecteur car elle fait écho au cheminement complexe des êtres humains dans la vraie vie.

– L’Etranger , Albert Camus : Au début du roman, Meursault est un anti-héros passif, plutôt antipathique, renfermé sur lui-même. Mais il évolue tout au long de la narration. A la fin du roman, il devient l’incarnation de « l’homme révolté » contre l’ordre établi de la société, la religion, les juges. Condamné à mort, il fait preuve de lucidité et refuse de se réfugier dans la religion. Cette mutation intérieure le rend pleinement humain et intéresse le lecteur.

C – L’intérêt des personnages de roman est de refléter les différentes facettes de notre âme et de notre personnalité

– La Princesse de Clèves , Madame de la Fayette : La Princesse de Clèves est tiraillée entre le péché et la vertu : en analysant tous les mouvements de l’âme de son héroïne, Madame de La Fayette intéresse le lecteur du XVIIème siècle en lui tendant un miroir dans lequel il peut se regarder et s’interroger sur lui-même.

– Les personnages de roman forment un réseau complexe dans lequel chaque personnage incarne un penchant de l’âme humaine.

– La Peste , Camus : Les différents personnages du roman incarnent des réactions possibles face au Mal, illustrant les différentes facettes de notre personnalité. Le Père Paneloux se réfugie dans la religion, voyant la peste comme une punition divine. Cottard tente de se suicider quand le journaliste Rambert cherche tout d’abord à quitter la ville. Le médecin Rieux, quant à lui, fait preuve d’une humanité et d’une solidarité sans faille en soignant les hommes. Ces personnages, lâches ou exemplaires, reflètent les différentes facettes de l’âme du lecteur.

Conclusion :

Le héros de roman n’intéresse pas forcément le lecteur parce qu’il est admirable. Un personnage ordinaire intéresse aussi le lecteur car il suscite l’identification et l’empathie .

En définitive, ce qui intéresse surtout le lecteur, c’est de retrouver dans le roman des personnages qui racontent toute la complexité de l’être humain . [Bilan du raisonnement]

Le personnage de roman est aussi dépositaire du regard de l’auteur sur monde et souvent porteur d’une philosophie . A travers les péripéties de sa vie et les mouvements de son âme, le personnage de roman ne dévoile-t-il pas finalement mieux qu’un texte philosophique les valeurs d’une société et d’une civilisation ? [Ouverture]

Autres dissertations à lire :

♦ Dissertation sur Le Rouge et le Noir ♦ Dissertation sur Mémoires d’Hadrien ♦ Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres extraordinaires ? ♦ Dissertation sur Manon Lescaut ♦ Dissertation sur La Peau de chagrin ♦ Dissertation sur Sido et Les vrilles de la vigne ♦ Dissertation sur Le Malade imaginaire ♦ Dissertation sur Les Fausses confidences ♦ Dissertation sur Juste la fin du monde

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Amélie Vioux

Je suis professeur particulier spécialisée dans la préparation du bac de français (2nde et 1re).

Sur mon site, tu trouveras des analyses, cours et conseils simples, directs, et facilement applicables pour augmenter tes notes en 2-3 semaines.

Je crée des formations en ligne sur commentairecompose.fr depuis 12 ans.

Tu peux également retrouver mes conseils dans mon livre Réussis ton bac de français 2024 aux éditions Hachette.

J'ai également publié une version de ce livre pour les séries technologiques ici.

15 commentaires

Bonjour et encore merci, je me suis inscrite sur votre site privé pour la préparation à l’oral, ça m’aide vraiment beaucoup. Je voulais savoir si cette dissertation rentre dans le thème de cette année pour la princesse de Clèves à savoir : individu, morale et société. merci par avance

Bonjour, pour te répondre, cette dissertation rentre évidement dans le parcours associé puisqu’il n’y a qu’un seul parcours associé à La Princesse de Clèves, à savoir « Individu, morale et société ». Et même si la dissertation n’amène pas une réflexion sur le parcours en lui-même, la thématique du personnage de roman doit quand-même être étudiée puisqu’elle fait partie de l’objet d’étude pour tous les élèves de première.

Bonsoir Amélie,

Mon professeur de français nous encourage fortement à apprendre par cœur des citations de La princesse de Clèves, cependant j’avoue ne pas savoir comment faire le trie entre les citations qui m’ont beaucoup touchées, celles qui peuvent être importantes ou intéressantes, et celles qui doivent être retenues réutilisées dans une dissertation. J’aimerais savoir si vous aviez quelque astuce pour trouver des citations ?

Merci beaucoup pour tous vos conseils ! Clara

Bonsoir à toi Clara,

Je me doute que ce message ne m’était pas adressé et qu’il est sûrement tard pour y répondre puisque tu l’as posté il y a environ un an, mais je souhaitais tout de même t’apporter une réponse, ne serait-ce que pour aider d’autres élèves qui pourraient en avoir besoin.

Pour ma part, notre professeure de français ne nous a pas donné de méthode particulière afin de sélectionner les meilleures citations, cependant elle nous en a donné une dizaine pour la Princesse de Clèves.

J’espère que cela pourra vous être utile, et dans tous les cas, cela vous donnera un exemple des citations importantes sur une oeuvre, même si ce n’est pas celle-ci que vous avez étudiée.

Voici donc les citations proposées :

1. Incipit : « La magnificence et la galanterie n’ont jamais paru en France avec tant d’éclat que dans les dernières années du règne de Henri le second. »

2. Le portrait de M. de Clèves : « le second (fils du duc de Nevers), qu’on appelait le prince de Clèves, était digne de soutenir la gloire de son nom ; il était brave et magnifique, et il avait une prudence qui ne se trouve guère avec la jeunesse. »

3. Le portrait du duc de Nemours : « ce prince était un chef-d’œuvre de la nature / l’homme le mieux fait et le plus beau. Ce qui le mettait au-dessus des autres était une valeur incomparable, et un agrément dans son esprit, dans son visage et dans ses actions que l’on n’a jamais vu qu’à lui seul. »

4. Le portrait de Mme de Clèves : « Il parut une beauté à la cour, qui attira les yeux de tout le monde, et l’on doit croire que c’était une beauté parfaite, puisqu’elle donna de l’admiration dans un lieu où on était si accoutumé à voir de belles personnes. »

5. Le duc de Nemours : « Monsieur de Nemours ne se faisait qu’un plaisir, et non pas un attachement sérieux du commerce des femmes. »

6. La Princesse de Clèves et le duc de Nemours au bal : « Ce prince était fait d’une sorte qu’il était difficile de n’être pas surpris de le voir quand on ne l’avait jamais vu (…) mais il était difficile aussi de voir Mme de Clèves pour la première fois sans avoir un grand étonnement. »

7. Mme de Chartres : « Si vous jugez sur les apparences en ce lieu-ci, répondit Mme de Chartres, vous serez trompée : ce qui paraît n’est presque jamais la vérité. »

8. Mme de Clèves à propos de sa mère / son mari : « le besoin qu’elle sentait qu’elle avait de sa mère pour se défendre contre M. de Nemours. » / « il lui semblait qu’à force de s’attacher à lui, il la défendrait contre M. de Nemours. »

9. Mme de Clèves : « elle ne pouvait s’empêcher d’être troublée à sa vue, et d’avoir du plaisir à le voir. » / « elle avait fait une forte résolution de s’empêcher de le voir. »

10. L’épisode du portrait volé 

Le duc de Nemours : « Il y avait longtemps que M. de Nemours souhaitait d’avoir le portrait de Mme de Clèves. Lorsqu’il vit celui qui était à M. de Clèves, il ne put résister à l’envie de le dérober à un mari qu’il croyait tendrement aimé. »

La Princesse de Clèves : « Mme de Clèves n’était pas peu embarrassée. La raison voulait qu’elle demandât son portrait ; mais, en le demandant publiquement, c’était apprendre à tout le monde les sentiments que ce prince avait pour elle, et, en le lui demandant en particulier, c’était quasi l’engager à lui parler de sa passion. »

Le duc et la Princesse : « M. de Nemours qui remarquait son embarras, et qui en devinait quasi la cause, s’approcha d’elle et lui dit tout bas : « Si vous avez vu ce que j’ai osé faire, ayez la bonté, Madame, de me laisser croire que vous l’ignorez ; je n’ose vous en demander davantage. » Et il se retira après ces paroles et n’attendit point sa réponse. »

11. La lettre du vidame de Chartres, perdue au jeu de paume

La Princesse de Clèves : « Mme de Clèves lut cette lettre et la relut plusieurs fois, sans savoir néanmoins ce qu’elle avait lu. » / « ce mal, qu’elle trouvait si insupportable, était la jalousie avec toutes les horreurs dont elle peut être accompagnée. » (notez le danger que représente cette lettre pour le vidame de Chartres comme une intrigue de cour / notez l’intérêt de la méprise de Mme de Clèves pour condamner la passion en décrivant la jalousie).

12. M. de Nemours caché dans le jardin observe Mme de Clèves  « Elle était sur un lit de repos, avec une table devant elle, où il y avait plusieurs corbeilles pleines de rubans ; elle en choisit quelques uns, et M. de Nemours remarqua que c’étaient des mêmes couleurs qu’il avait porté au tournoi. » « Elle prit un flambeau et s’en alla, proche d’une grande table, vis-à-vis du tableau du siège de Metz, ou était le portrait de M. de Nemours ; elle s’assit et se mit à regarder ce portrait avec une attention et une rêverie que la passion seule peut donner. »

13. L’agonie de M. de Clèves  M. de Clèves fait surveiller son épouse par un gentilhomme qui lui rapporte la visite nocturne du duc de Nemours. Il est emporté par la fièvre. M. de Clèves accuse son épouse « je meurs du cruel déplaisir que vous m’avez donné. » / il refuse de l’écouter « N’en dites pas d’avantage, interrompit M. de Clèves, de faux serments ou un aveu me feraient peut-être une égale peine. » / Mme de Clèves se justifie finalement et il comprend la vérité avant de sombrer « Vous m’avez éclairci trop tard ; mais ce me sera toujours un soulagement d’emporter la pensée que vous êtes digne de l’estime que j’ai eue pour vous. »

14. L’ultime rencontre entre Mme de Clèves et le duc de Nemours

15. L’épilogue  M. de Nemours : « Enfin, des années entières s’étant passées, le temps et l’absence ralentirent sa douleur et éteignirent sa passion. » Mme de Clèves : « et sa vie, qui fut assez courte, laissa des exemples de vertu inimitables. »

En espérant que ce commentaire a pu en aider certains, Bonne journée et bonne chance à tous les lycéens qui appréhendent le bac de français, vous allez y arriver !

Yes ! Merci Amélie ! Grace a toi j’ai pu aider mon amie a faire sa dissertation de français !!!

Merci. Votre site est fabuleux.

Vous êtes une excellente enseignante.

Merci pour votre message qui fait chaud au coeur !

Woulha trop bien ce site

Bonjour, je n’arrive pas a faire mon introduction ni ma conclusion de ma dissertation. La problématique est : Dans quelle mesure la princesse de Clèves est-elle une héroïne tragique ?

Felicitations Amélie pour cette dissertation de Madame de Lafayette. Je passe le bac au mois de juin et cela va beaucoup m’aider, j’ai également acheté ton livre « reussir le bac de francais 2020 ». Petite info pour toi : j’ai 63 ans et je reprends mes etudes. J’espere que la réussite sera au rendez vous. Encore une fois merci. Cordialement, Roseline

Merci Roseline ! Et j’espère aussi que la réussite sera là en juin. Bon courage pour cette année de préparation !

C’est en forgeant que l’on devient forgeron – vous réussirez Le livre aide beaucoup et les cours, ici dispensés sont très précieux mon premier fils a réussi son bac français, il y a 4 ans, maintenant en utilisant ces cours. Pour mon 2e fils, nous utilisons le site et le livre à notre plume

Merci Francine !

Merci beaucoup Madame.

Félicitations et merci à Amélie pour toutes ses analyses

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Mme de Clèves est-elle une héroïne tragique?

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2021, Dissertation sur La Princesse de Clèves

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Mattia Valia

La Princesse de Clèves est l'œuvre maîtresse de Madame de Lafayette, publiée en 1678. Depuis la parution, cette œuvre a fait l'objet de nombreux débats puis qu'elle s'éloignait pour différents aspects des romans du XVIIe siècle. En analysant le roman on peut voir clairement l'influence des Pensées de Pascal, pour lesquelles Mme de Lafayette a toujours montré une admiration particulière. Le thème de la condition humaine est, en effet, très caractérisant à l'intérieur du roman. On va le montrer en mettant en lumière premièrement la question du style qui rapproche La Princesse de Clèves à l'idéal pascalien de la clarté, deuxièmement on va véritablement aborder le thème de la condition humaine d'après Pascal et finalement on considérera les aspects que Mme de la Fayette a repris de la conception pascalienne et, en conséquence, la vision de la condition humaine dans son œuvre.

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Jacques-Henri MICHOT

Jean-Luc Martine

Il arrive, on le sait, que le hasard rencontre la nécessité. Le hasard de mes propos résulte de circonstances que je voudrais évoquer rapidement. La première est l'invitation chaleureuse qui m'a été faite de venir m'associer à vos travaux sur la représentation de la catastrophe à l'âge classique. Il s'est trouvé également que Cleveland a été mis au programme de l'agrégation, ce qui m'a donné à la fois l'occasion et l'envie un peu présomptueuse de faire entendre un peu la voix de Prévost à d'une assistance souvent bien plus compétente que moi. Avec cette voix, c'est aussi souvent celle de Jean Sgard que nous entendons, et je ne saurais dire tout ce que mes remarques lui doivent. Ces contingences me reconduisent cependant au noyau d'une inquiétude ancienne, en me rappelant à un autre ordre de circonstances. La catastrophe fait partie de notre situation, elle compte parmi les événements qui se dressent épisodiquement autour de nous et qui nous font ce que nous sommes. Nous vivons dans la catastrophe : avec celles dont nous provenons, celles qui partagent un temps notre présent, ou vers lesquelles, semble-t-il, nous nous dirigeons. Plus souvent, nous vivons entourés de leurs images. Or, singulièrement, ces images nous les aimons. Leur profusion suffit à indiquer combien nous les désirons. La catastrophe, nous la recherchons, nous l'engendrons, et, peut-être, la suscitons-nous à force de nous empresser autour d'elle. Quel étrange agrément – nous ne devrions pas l'éprouver – nous procurent de telles représentations ? Il est difficile de ne pas songer à cette sorte de satisfaction que nous avons à regarder des figures de monstres, à contempler des images d'objets répugnants, ou encore à entendre les récits des malheurs d'autrui. Les images de la catastrophe participent des plaisirs paradoxaux dont s'étonnait déjà la Poétique. Il y a dans cet attrait pour le désastre un pouvoir des fables, une puissance des représentations, où il est certain que nous nous frayons un étrange accès à nous-mêmes. S'agit-il du soulagement que l'on peut éprouver en considérant un malheur qui nous épargne ? Du sentiment de sécurité que nous procure un temps l'idée d'un désastre dont nous sommes prémunis, grâce à la distance qu'interpose le temps, l'espace ou le pouvoir d'amortissement propre aux représentations ? Est-il question de goûter l'occasion renouvelée de s'adonner aux délices de la compassion ? De la joie de voir surgir les circonstances où peuvent se révéler les héros ? Espérons-nous par là conjurer des maux qui nous menacent ? Aimons-nous danser sur l'abîme ? Plus étrangement, ne s'agit-il pas de prendre part, de manière assez proche pour y être intéressés, mais aussi assez lointaine pour ne pas tout à fait nous y reconnaître, à des désastres dont nous aimerions être les auteurs ; de satisfaire par là nos envies troubles d'être des catastrophes, aussi puissantes que ravageuses ? Parmi ces possibles, je voudrais

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Une histoire authentique, telle qu'elle est retracée dans les lettres de la famille Crenneville N INTÉRÊT considérable s'est depuis longtemps développé autour de Caroline Esterházy, la « certaine étoile » de Schubert, sa « flamme poétique » 1. De nombreux romans ont extrapolé sur la nature réelle de son rôle dans la vie de Schubert et, en particulier, sur les causes de l'échec désastreux de son mariage, en 1844, à Carl Folliot de Crenneville. Le dernier ouvrage de ce type, Franz Schuberts Liebe. Eine Entdeckung, par Robert Widl (publié en 1990), raconte comment Caroline se serait enfuie de chez Carl au cours de sa nuit de noce et, à la consternation de sa mère Rosine, serait retournée à Zseliz 2. La réalité, dépassant les fictions de cet ordre, est restée cachée dans les documents privés du frère de Carl, Franz Folliot de Crenneville (1815-1888). Ces documents, d'une grande importance au point de vue politique (Franz servit pendant plusieurs années l'empereur François-Joseph en qualité d'adjudant-général et de grand chambellan) sont conservés dans la Haus-, Hof-und Staatsarchiv de Vienne. Ils n'ont été rendus librement accessibles au public qu'en 1987. Ma découverte, parmi ces documents, de lettres révélant la nature du « secret » du mariage raté de Caroline a été annoncée dans le numéro de juin 1993 de Schubert durch die Brille 3. Ces lettres connaissent à présent leur première publication dans les Cahiers F. Schubert. L'histoire du mariage de Caroline se trouve racontée dans la correspondance privée entre Franz Crenneville et sa fiancée, Herminie Chotek de Chotkowa et Wognin (1815-1882). Leur correspondance débute dans les premiers mois de 1844, alors que Franz était au service de l'empereur Ferdinand I er au palais de Schoenbrunn, à Vienne, en tant que chambellan, et qu'Herminie résidait sur le domaine de sa mère, Henriette Chotek, née Brunswick (1787-1857), à Korompa, en Hongrie. Leur mariage fut célébré à Korompa le 14 mai 1844, une semaine après que le frère aîné de Franz, Carl (1811-1873), épousa Caroline Esterházy (1805-1851), le 8 mai 1844 à Presbourg. Il était naturel, compte tenu des liens familiaux et de l'étroite proximité dans le temps des deux cérémonies, que Franz et Herminie ressentissent un vif intérêt pour la destinée conjugale du couple le plus âgé. L'emplacement exact des lettres relatives à Carl et Caroline parmi les quarante-quatre grosses boîtes de documents ayant appartenu aux Crenneville est précisé à la fin du présent article. Un grand nombre de lettres n'étant ni datées ni classées, il a fallu beaucoup de temps et de patience pour établir leur chronologie. Le fait que Franz et Herminie s'écrivaient souvent jusqu'à deux fois par jour pendant leurs longues périodes de séparation impliquait une masse considérable de matériau à lire et à assimiler. Néanmoins, le résultat — l'histoire authentique du mariage de Caroline vue par la famille de son mari — valait certainement cet effort. Franz et Herminie étaient à l'aise aussi bien en français qu'en allemand, et leurs lettres sont rédigées dans un mélange parfois complexe des deux langues (parsemé, çà et là, d'un ou deux U

Espace Sculpture

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L’Astrée d’Honoré d’Urfé reste une œuvre inachevée. Plusieurs travaux sont consacrés à la création du roman et aux vicissitudes de ses deux dernières parties , la quatrième ayant été profondément modifiée et la cinquième entièrement écrite par le secrétaire d’Honoré d’Urfé Baltazar Baro. Etant ouvert, le dénouement du roman s’offre à des interprétations parfois contradictoires. Dans son article « Innoportunité de la mélancolie pastorale : inachèvement, édition et réception des œuvres contre logique romanesque » Laurence Plazenet note que «le contexte de l’œuvre implique un dénouement funeste à l’Éden forézien » . Le roman s’interrompt sur un moment dramatique de l’histoire : d’Urfé fait entrer la guerre dans le Forez et le pays des bergers est voué à être envahi par les troupes du perfide Polémas. De l’autre côté, Céladon vit toujours près d’Astrée sous le déguisement d’Alexis et ce mensonge ne semble guère de nature à devoir le réconcilier avec sa maitresse. Eglal Henein, par contre, prône pour le dénouement heureux du roman et souligne le fait que « Honoré d’Urfé parsème L’Astrée de signes de bon augure » . Elle voit dans L’Astrée l’œuvre d’un moraliste qui réunit ensemble le temps, la justice et l’amour pour mener ses personnages à une fin heureuse. Selon Maurice Laugaa, L’Astrée a été conçue initialement comme un roman sans fin : « Le roman est inachevé puisqu’il exprime la vie » . On trouve la même idée chez Bernard Yon : « Le chemin des amants peut s’orner de fleurs, s’ils suivent les bons conseils de l‘écrivain ; mais il doit demeurer un chemin » . Tel désaccord de la critique contemporaine devant le dénouement de L’Astrée ne semble pas être partagé par les lecteurs français du XVIIe siècle. Les adaptateurs d’Honoré d’Urfé ne questionnent pas la fin heureuse de l’histoire d’Astrée et de Céladon. Balthasar Baro les unit par l’ordre impérieux de l’Amour et cette fin devient canonique pour les générations qui suivent. La conclusion de Baro est reprise par Nicolas Rassiguier dans sa Tragi-comédie pastorale des amours d’Astrée et de Céladon (1630), par Jean de La Fontaine dans son opéra intitulé Astrée (1690) et finalement par l’abbé de Choisy qui fait une adaptation de L’Astrée (1712) au goût du temps. Le dénouement de Baro s’inscrit, d’ailleurs, dans la théorie du roman du XVIIe siècle qui fait de la fin heureuse une des caractéristiques principales du genre. Selon Pierre-Daniel Huet, « La fin principale des Romans … est l’instruction des Lecteurs, à qui il faut toujours faire voir la vertu couronnée ; et le vice châtié » . Pourtant la dimension mélancolique voire tragique de l’œuvre urfénienne n’a pas été ignorée par les contemporains. Il est à noter que même si Rassiguier essaye de garder le côté plaisant de l’histoire (avec le personnage d’Hylas, le vain tombeau de Céladon et la druidesse Alexis) il renforce ses aspects tragiques et fait d’Astrée une héroïne à la dimension presque racinienne - coupable, jalouse, furieuse, soumise aux cruels repentirs . De même, bien qu’ Astrée de La Fontaine ait une fin heureuse, elle porte un sous-titre de « l’opéra tragique », ses personnages sont mis dans l’impasse des passions humaines (Astrée est jalouse, Galathée amoureuse de Céladon) d’où ils n’auraient pas pu sortir sans l’action de la fée Ismène. La question se pose : quelle aurait été la fin de l’histoire d’Astrée et de Céladon sans l’intervention du merveilleux ? Ses deux amants, seraient-ils ensemble ? Dans un sens plus large : le bonheur de la parfaite amitié serait-il possible? Dans cet article nous nous proposons à lire La princesse de Clèves de Mme de Lafayette comme une œuvre qui donne la réponse à la question posée par Honoré d’Urfé. La réponse est négative, on le sait bien, et pourtant l’analyse du traitement du matériel urfénien par Mme de Lafayette nous permettra d’une part de relire l’Astrée et son dénouement dans la perspective du changement du système idéologique (moral et esthétique) au cours du siècle et d’autre part de jeter un nouveau regard sur le côté intertextuel de La Princesse de Clèves.

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Article : [1 166] - Sujets de dissertations sur La Princesse de ClÚves

vendredi 27 décembre 2019

Par Murielle Taïeb

Il s’agissait de trouver des sujets de dissertation dans le cadre de l’étude de ce roman et de son parcours.

Sujets :

1- Ce roman est-il moral ? 2- Comment le goût des lecteurs et des spectateurs pour des fictions dont les personnages, inlassablement souffrent d’aimer peut-il s’expliquer ? 3- L’art du romancier est-il de donner à une misérable aventure la dignité d’une tragédie ? (Cf. Ellipses) 4- Pensez-vous que toute vérité est bonne à dire ? Vous traiterez ce sujet en vous appuyant sur votre étude du roman La Princesse de ClÚves de Mme de La Fayette, les textes du parcours et vos connaissances personnelles. * 5- La société détermine-t-elle la destinée des personnages romanesques ? 6- Mme de ClÚves est-elle une héroïne tragique ? 7- L’hypocrisie est-elle une valeur sociale dans La Princesse de ClÚves  ? 8- La société est-elle un obstacle à l’amour dans La Princesse de ClÚves  ? 9- La morale doit-elle être en accord avec soi-même ou avec les conventions sociales ? Parcours :   ►  ERNAUX A., Une Femme   ►  AUSTEN J., Orgueil et préjugés , discussion entre Catherine et Elisabeth 10- En quoi ce roman ressemble-t-il à une tragédie classique ? * 11- Pourquoi La Princesse de ClÚves est-il considéré comme un roman moderne ? 12- La Princesse de ClÚves est-il un roman classique ou précieux ? 13- Faut-il qu’un personnage soit exceptionnel pour intéresser le lecteur ? 14- En quoi le roman de Mme de Lafayette est-il représentatif des valeurs de son époque ? 15- Qu’apporte ce roman à un lecteur d’aujourd’hui ? 16- Un personnage de roman doit-il faire preuve de moralité pour intéresser le lecteur ?

Sujets comprenant une citation :

17- « Le thÚme de tout roman, c’est le conflit d’un personnage romanesque avec des choses et des hommes qu’il découvre en perspective à mesure qu’il avance, qu’il connait d’abord mal, et qu’il ne comprend jamais tout à fait. » Alain, SystÚme des Beaux-Arts . (Cf. Ellipses) 18- « Les passions peuvent me conduire ; mais elles ne sauraient m’aveugler » (scÚne de l’aveu de son amour au Duc), déclare la Princesse de ClÚves. Dans quelle mesure cette phrase illustre-t-elle la lecture du roman ?

A consulter :

  ►  Dans les programmes de collÚge "vivre en société, participer à la société-individu et confrontation de valeurs » : https://eduscol.education.fr/cid99193/ressources-francais-c4-vivre-en-societe-participer-a-la-societe.html

* Vous trouverez des propositions de corrigés pour certains sujets dans les documents téléchargeables sur le site.

Ce document constitue une synthÚse d’échanges ayant eu lieu sur Profs-L (liste de discussion des professeurs de lettres de lycée) ou en privé, suite à une demande initiale postée sur cette même liste. Cette compilation a été réalisée par la personne dont le nom figure dans ce document. Fourni à titre d’information seulement et pour l’usage personnel du visiteur, ce texte est protégé par la législation en vigueur en matiÚre de droits d’auteur. Toute rediffusion à des fins commerciales ou non est interdite sans autorisation.

- Dernières publications de Murielle Taïeb :

► [1 194] - Lecture cursive avec La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne

► [1 192] - Personnage en colÚre

► [1 191] - Personnage insensible (HLP Terminale)

► [1 190] - Menace d’une mort prochaine (HLP Terminale)

► [1 175] - Films sur le sport

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Si vous souhaitez publier une synthèse, merci de contacter directement Corinne Durand Degranges . Si vous souhaitez proposer un article, utilisez cette page : https://www.weblettres.net/index3.php?page=contact .

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Melancholia

Melancholia

L’ombre et l’éclat. introduction à la princesse de clèves de madame de lafayette.

Essai inédit soumis à l’appréciation du jury d’habilitation le 13 juillet 2016:  à télécharger

Citer ce billet Tony Gheeraert (2016, 13 juillet). L’ombre et l’éclat. Introduction à la Princesse de Clèves de Madame de Lafayette. Melancholia . Consulté le 12 avril 2024, à l’adresse https://doi.org/10.58079/w6k7

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La princesse de Clèves, Mme de Lafayette. Introduction.

Par proutox   •  23 Février 2021  •  Dissertation  •  437 Mots (2 Pages)  •  2 324 Vues

Depuis sa création au moyen âge, le roman à beaucoup évolué, il a subit les influences des différentes époques. Son style, sa longueur, son but ont eux aussi évolué. Milan Kundera écrit :  « L’esprit du roman est l’esprit de complexité ». Nous pouvons nous interroger sur cette remarque, comment un roman peut être complexe, ou encore quels procédés utilise l’auteur pour rendre son roman plus ou moins complexe. La Princesse de Clèves appartient au mouvement de la préciosité, nous pouvons observer cela grâce à l’importance accordée au thème de l’amour. Cette œuvre appartient également au parcours « individu morale et société », en effet la Princesse de Clèves met en avant des caractéristiques de ce parcours tel que : le raffinement. De plus le roman reflète des valeurs héroïques et morales et conduit à imaginer des modèles de vertu. Nous pouvons donc nous demander comment les paroles de Milan Kundera s’associent au roman la Princesse de Clèves. Afin de répondre à cette interrogation, dans un premier temps nous verrons comment le roman révèle la complexité des relations humaines à la Cour. Dans un second temps nous verrons que l’écriture et la structure du roman contribuent à le rendre complexe.

Dans cette première partie nous allons montrer comment le roman révèle la complexité des relations humaines à la Cour.

Tout d’abord, l’individu doit de dissimuler à l’égard de la société. La cour est un endroit dangereux où les individus s’exposent aux regards et aux jugements de la cour comme le montre le champs lexical important du regard dans la première partie du roman. Dans cet univers de faux semblants, chacun cache sa vie intérieure. La princesse dissimule sa passion amoureuse dans une société qui déteste les écarts et les excès. La complexité du roman est révélée par l’existence de deux clans au sein de la Cour. D’un côté la reine et de l’autre la duchesse de Valentinois. Le Duc de Nemours avait la réputation d’être charmeur, « il n’y avait aucune dame dans la cour dont la gloire n’eût été flattée de le voir attaché à elle » . Dans ce passage Madame de Lafayette veut nous montrer que la considération du Duc est très importante pour certaines. Ce qui créer des tensions au sein de la Cour et qui va donc complexifier les relations. « […] il avait plusieurs maîtresses, mais il était difficile de deviner laquelle il aimait véritablement ». Ici cette révélation a pour effet d’amplifier la complexité des relations des relations, car en effet, le fait qu’il ait beaucoup de maîtresses installe de la méfiance dans la Cour. Personne ne sait à qui il s’adresse vraiment.

« Connaître sert beaucoup pour inventer. » (Mme de Staël)

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La Princesse de Clèves - Une héroïne silencieuse

Introduction.

La princesse de Clèves, une héroïne silencieuse ?

- Etude suivie -

   Premier roman d’analyse des cœurs, La Princesse de Clèves , paru en 1678, se veut avant tout le récit d’une lutte intérieure, celle de Mme de Clèves, contre la passion qu’elle éprouve pour le duc de Nemours. Une situation commune aux femmes vertueuses de tous les temps, aimant dans le secret de leur cœur et qui resterait banale si, magnifiée par la fiction romanesque, elle n’en devenait la quintessence et le modèle obligé.

   Mariée, élevée par sa mère dans la dignité et la vertu janséniste mais aussi, selon une étrange modernité, dans la connaissance des dangers de l’attachement sentimental hors-mariage, elle succombe néanmoins à la surprise de l’amour . Cependant en cette fin du 17 e siècle, le libertinage galant de Marivaux [1] n’est pas encore né et le sentiment amoureux se doit d’être tragique, à l’image du théâtre cornélien. Dans les limbes aussi, le pathétique de Manon Lescaut dont l’auteur, l’abbé Prévost, reprochera à l’ouvrage de Mme de La Fayette son « réalisme insuffisant ».

   Par ailleurs, l’époque continue à se ressentir de la préciosité, dans le meilleur sens du terme : raffinement et délicatesse président aux destinées amoureuses définies par la Carte de Tendre de Mlle de Scudéry. L’amour se présente comme un long voyage dans une contrée dangereuse où la prudence est de mise. La casuistique amoureuse prend maintes formes langagières et peut se modeler sur ces danses de cour distantes et hiératiques du siècle précédent, où Mme de La Fayette situe son roman. Mais le lecteur averti ne s’y trompe pas : la princesse de Clèves est un personnage de l’époque dite classique où l’auteur, en toute impunité puisque l’ouvrage reste anonyme, se livre à des réflexions sur le bonheur et surtout le malheur d’aimer : les rigueurs de l’amour , tel pourrait être le sous-titre de l’ouvrage.

   Qui dit rigueur, dit noblesse et honneur, retenue, décence et discrétion, conformément à l’idéal féminin du temps, une force de résistance puisée dans la solitude, le silence – qui cache bien des sentiments passionnés et pathétiques – et le secret, en opposition totale aux bavardages mondains des salons précieux que connaît fort bien Mme de La Fayette. La princesse de Clèves fréquente la cour, où elle est admise auprès de la princesse Dauphine [2] , tout comme Mme de La Fayette, dame d’honneur d’Henriette d’Angleterre [3] . L’auteur n’ignore donc pas les codes de ces deux univers : débats de casuistique amoureuse d’une part, étiquette curiale d’autre part ; mais, au-delà des règles et des convenances, bat le cœur des femmes [4] . Riche de ces savoirs, l’auteur infuse à son héroïne leur complexité et leurs contradictions, la mettant en scène de diverses manières : échanges de convenance, parole monologique d’un discours intérieur – forme privilégiée du récit romanesque -, et aveux irrépressibles d’autant plus violents qu’ils furent longtemps réprimés. Le silence métaphorique de la campagne de Coulommiers, s’opposant aux « tumultes de la cour », amène celui de l’ultime renoncement et du silence définitif qui équivaut à la mort au monde et à son propre anéantissement.

   Au mutisme réplique néanmoins le langage silencieux des regards, ballets passionnés ou langoureux des deux amants [5] , qui remplace éloquemment le discours : puisque l’amour ne peut passer par la voix, il passe par le regard de la princesse qui ponctue souvent ou remplace ses silences, se muant parfois en complicité, comme dans la scène du portrait dérobé.

   Le silence se voit également contredit par les gestes embarrassés de Mme de Clèves que le duc de Nemours se plaît à recenser comme marques de trouble : l’amour ne se dit pas mais il se manifeste à travers le corps, contraint par la phrase non dite à s’exprimer d’une manière anarchique et confuse, d’autant plus remarquable pour une grande dame habituée à évoluer en société. Si l’héroïne cornélienne n’est pas maîtresse de ses sentiments, elle devrait l’être de ses actions ; mais ce n’est pas toujours le cas : dans une cour compassée où le paraître l’emporte sur l’être, la princesse se défait du masque hiératique et figé et se précipite vers Nemours lors de son accident de cheval. Le silence a ses limites et l’amour ne connaît point le « repos », si cher au cœur de l’héroïne. Se greffent sur l’embarras divers silences ambigus : ceux des soupirs et des larmes, des rougissements et des évanouissements qui traduisent physiologiquement la parole impossible et le non-dit.

   Ces multiples démentis au silence se reflètent parfaitement dans la langue utilisée par Mme de La Fayette, avant tout économe et pudique, non dépourvue d’éclats toutefois qui renvoient aux « battements du cœur humain », comme l’écrit Virginia Woolf dans son Journal .  

   Ces éclats sont ceux de l’aveu, des aveux plutôt, à la typologie fort différente, que Mme de Clèves s’autorise enfin, rapprochant l’intrigue romanesque du mouvement de la tragédie classique qui, après un lent crescendo, culmine dans la crise et redescend, selon une pente inéluctable à la nécessité interne, vers le dénouement attendu et fatal. Il est donc nécessaire d’aborder ce texte en respectant l’ordre chronologique qui permet seul de rendre compte, au fil de l’action linéaire, de l’évolution des silences de l’héroïne, de ses interruptions fracassantes et de son involution.

= = = 

   Mlle de Chartres joue à merveille son rôle de dame d’honneur de la princesse Dauphine dont elle devient la confidente. Elle reste extérieure à ces dialogues de convenance que Mme de La Fayette utilise avant tout pour insérer dans l’ouvrage des éléments historiques et lui donner un semblant de couleur locale. Toutefois, la jeune fille [6] y prend directement la parole pour la première fois afin de rassurer la dauphine sur son avenir amoureux : «  Mademoiselle de Chartres dit à la reine que ces tristes pressentiments étaient si mal fondés qu’elle ne les conserverait pas longtemps, et qu’elle ne devait point douter que son bonheur ne répondît aux apparences. » Style encore indirect certes, mais jusque-là, le lecteur ne connaît l’héroïne qu’à travers un discours narratif. Pourtant, des passages essentiels l’ont déjà mise en scène : son apparition à la cour, le coup de foudre de M. De Clèves, leur rencontre chez le joaillier, son éducation, les ambitions matrimoniales de sa mère, son succès en société. Rien ne semble atteindre la jeune fille, modeste, discrète, humble et soumise. Et si elle prend la parole ici, alors que son avenir est en jeu, c’est pour évoquer celui de la dauphine, le sien lui étant indifférent ; toutefois, on peut considérer également que cette rupture du silence fait partie de sa fonction de confidente en accord avec l’étiquette curiale, une confidente optimiste qui donne de l’espoir à sa maîtresse. Quoi qu’il en soit, dans un discours certes conventionnel, nous entendons enfin l’écho de sa voix

   Quelques lignes plus loin, le prince de Clèves lui fait l’aveu de son amour. Là encore, la prise de parole reste indirecte : « … elle fut véritablement touchée de reconnaissance du procédé du prince de Clèves. Cette reconnaissance donna à ses réponses et à ses paroles un certain air de douceur qui suffisait pour donner de l’espérance à un homme aussi éperdument amoureux que l’était ce prince… ». Mme de La Fayette insiste sur « son cœur très noble et très bien fait » qui la porte à ne pas décourager le prince. Mais le dialogue reste absent, ainsi que ses paroles exactes. Si l’auteur use ici de retenue et de sobriété, comme elle en a l’habitude, c’est sans doute pour respecter les convenances mais aussi parce qu’elle procède à la mise en place de ce qui l’intéresse véritablement, les cris du cœur, qui paraîtront d’autant plus explicites et, pourrait-on dire, scandaleux en regard de cette discrétion initiale.

   Pour l’instant, le cœur indifférent de Mlle de Chartres demeure fermé. Mais nous connaissons les mots qu’elle emploie dans la conversation avec sa mère, rapportées toujours au style indirect : « Mademoiselle de Chartres répondit qu’elle lui remarquait les mêmes bonnes qualités, qu’elle l’épouserait même avec moins de répugnance qu’un autre, mais qu’elle n’avait aucune inclination particulière pour sa personne. » Elle va au mariage comme elle irait au sacrifice ou au couvent, parce qu’il s’inscrit dans les mœurs de l’époque et qu’elle n’éprouve aucun sentiment de révolte envers la condition féminine [7] .

   Enfin apparaît le premier dialogue véritable entre le prince et sa future épouse. Leur nombre relativement restreint témoigne toujours de l’importance de l’enjeu : il s’agit ici de différencier clairement les sentiments des deux protagonistes. Le prince regrette qu’elle n’éprouve pour lui qu’ « estime » et « reconnaissance » ; elle réplique par « injustice » et « bienséance » ; il invoque son manque de « plaisir » et de « trouble » ; elle se défend en alléguant sa rougeur en le voyant, ce à quoi il répond qu’elle n’est pas due à l’amour mais à la timidité. C’est vrai, bien entendu, mais ce langage corporel trahit du moins une forme d’émotion, une esquisse de sentiment : la silencieuse princesse s’exprime sans le vouloir. M. de Clèves, fin connaisseur du cœur humain, lit en elle comme dans un livre ouvert.   

   Suit une notation importante : « Mademoiselle de Chartres ne savait que répondre, et ces distinctions étaient au-dessus de ses connaissances. » Mme de La Fayette souligne encore l’inexpérience de la jeune fille dans le domaine sentimental qui explique son silence, préparant ainsi les longs et multiples monologues intérieurs de Mme de Clèves lorsqu’elle découvrira l’amour en la personne du duc de Nemours.

   Aimée aussi du chevalier de Guise qui lui confie sa douleur de la voir épouser un autre, elle ne peut que rapporter à sa mère sa pitié et sa « peine » en une phrase brève faite pour confirmer la noblesse de son cœur, encore une fois dans un discours narratif, accentué par l’usage du verbe « conter ». Elle se confie volontiers à sa mère, n’ayant nul secret à cacher, ne prenant aucune part aux sentiments des autres. A cette chaste héroïne, d’aucuns peuvent reprocher son indifférence et sa froideur lisse, ignorants de l’éruption prochaine mais encore souterraine du volcan.

   C’est au bal de la cour qu’intervient la rencontre avec Nemours, dont elle a entendu célébrer auparavant la prestance : en manifestant intérieurement sa « curiosité » et son « impatience » de le voir, elle sort enfin de sa réserve habituelle, exprimant une humanité ordinaire. Ils dansent ensemble « sans se connaître ». La parade obligée et contrainte du menuet permet bien de non-dits entre les partenaires. Mais, en un sens, tout est dit . Ils s’adressent ensuite la parole par personne interposée, la dauphine. Voilà le premier mensonge de Mlle de Chartres, « un peu embarrassée », qui ne veut pas reconnaître qu’elle connaît le nom de son danseur, un homme auquel elle s’est intéressée. Premier refus aussi à lui accorder de l’importance. La parole troublée et menteuse n’est ici que le masque du silence.

   Mais elle ne ment toujours pas à sa mère, sa confidente habituelle et avisée, qui décèle dans un « certain air » la survenue d’un événement que la jeune fille naïve ne pressent pas encore.

   A la cour, les circonstances ne manquent pas pour voir ou entendre Nemours : conversations de salon, jeu de paume, jeu de bague. Selon le mode narratif, l’auteur remarque simplement « qu’il fit en peu de temps une grande impression dans son cœur. » Le mot est lancé : cette fois il s’agit bien du cœur.

   Le paisible univers de la princesse commence à se fissurer. La voilà brusquement passionnée par les amours du roi et de la duchesse de Valentinois, questionnant « souvent » sa mère, intriguée par la durée d’un tel amour et l’âge de la bien-aimée, se renseignant ainsi sur ce qu’elle ignore absolument, les pulsions inconsidérés et irrationnelles du cœur. Sur sa lancée audacieuse – mais en a-t-elle conscience ? –, elle veut connaître les dessous des autres intrigues amoureuses de la cour, comme celle du connétable qu’elle « croyait fort bien avec la reine », jugeant sur l’apparence et ne soupçonnant aucune hypocrisie. Car c’est bien l’une des caractéristiques de la princesse, sa sincérité et la souffrance qu’entraînera en elle la nécessité de cacher ses sentiments aux yeux de son époux, une souffrance qui ne cessera – en partie – qu’avec l’aveu. Elle se sait ignorante des jeux de la séduction et veut découvrir ce monde nouveau pour elle. Mme de La Fayette a observé de l’intérieur cet univers de la cour louis-quatorzième où les bienséances cachent la corruption des mœurs, les rivalités cruelles et les réalités sordides, en tous points semblables à celle des Valois où évoluent les protagonistes. Mme de Chartres se fait son porte-parole, au fait des bassesses et ambitions féroces d’un milieu raffiné mais corrompu.  

   Les occasions de voir Nemours se multiplient et avec elles, l’entraînement de son cœur, qu’elle dissimule à sa mère, « sans avoir un dessein formé de le lui cacher ». Ainsi, inconsciemment mais ô combien naturellement, la princesse va entrer dans le monde des amours secrètes et silencieuses, ignorant que Mme de Chartres, en femme expérimentée, sait déjà tout.

   L’amour secret exige l’apparente indifférence : elle assiste à une conversation entre le duc de Condé et la dauphine où « elle ne faisait pas semblant d’entendre » mais qu’elle « écoutait avec attention » puisqu’il s’agit du duc de Nemours qui, selon Condé, « trouve qu’il n’y a point de souffrance pareille à celle de voir sa maîtresse au bal, si ce n’est de savoir qu’elle y est, et de n’y être pas. » C’est à elle qu’il s’adresse en somme, à travers Condé, puisqu’elle doit assister au bal du maréchal de Saint-André, et pas lui. Condé et la dauphine disputent de casuistique amoureuse à la place de la princesse, encore inexpérimentée et qui va méditer sur ces paroles : puisque Nemours en souffrirait, elle n’ira pas au bal.

   Elle donne un prétexte à sa mère, proférant ainsi un autre mensonge, le premier mensonge conscient qu’elle lui fait, entrant ainsi dans le monde de la ruse et de la dissimulation, une comédie qu’elle jugera à la longue indigne d’elle. Le prétexte paraît trop léger, mais elle s’entête – preuve de force de son sentiment - et toutes deux conviennent d’une maladie imaginaire. Première occurrence de la maladie, ici fictive, qui se déploie au long du texte en ces symptômes divers et coutumiers de l’époque, pâleur et évanouissements, et qui s’exprimera finalement dans une « maladie de langueur qui ne laissait guère d’espérance de sa vie. » La princesse préfère donc « passer quelques jours chez elle » qu’aller au bal, annonce de l’enfermement volontaire final : l’espace se raréfiera, nulle distraction ou diversion à l’idée-fixe de l’amour-passion. Tel est le premier pas des surenchères sacrificielles et des exaltations de la volonté auxquelles elle se livrera avec délice ; en effet, la disproportion entre le temps d’un bal, une poignée d’heures, et ces « quelques jours » indique que la jeune femme est prête à tous les sacrifices pour le bonheur de l’être aimé qui, hélas, ne le saura pas puisque « le roi l’envoie au-devant du duc de Ferrare. » Sacrifice silencieux donc, à l’orée de cet univers dessiné par la Carte de Tendre : la dame aimée fait une halte ignorée à Tendre-sur-Reconnaissance… Le duc, de retour, ignore les raisons de son absence au bal. Ils ne se parlent que par personnes interposées et la frustration pourrait s’installer s’ils ne se revoyaient chez la dauphine, s’amusant à révéler la vérité que cherche à démentir Mme de Chartres. Ni l’un ni autre ne s’adressent la parole mais la princesse rougit pour la première fois devant Nemours. Il y voit un signe, mais nulle certitude. Quant à elle, son cœur balance entre joie d’un aveu signé par son absence au bal et blessure de sa fierté naturelle : oscillations ordinaires d’un cœur amoureux qui se refuse à montrer sa flamme, l’un des premiers supplices du silence où Mme de Clèves montrera une exemplarité radicale.  

   Mme de Chartres se livre alors à un discours, commencé au style indirect et poursuivi au style direct, sur la vie galante de Nemours, ses nombreuses aventures sans lendemain et celle qu’il mènerait avec la dauphine. Elle multiplie les « vous » pour impliquer sa fille, insiste sur sa « vertu » et sa « réputation » dont elle connaît l’importance aux yeux de la jeune femme et lui donne des conseils cruels : « je vous conseille d’éviter, autant que vous pourrez, de lui [8] parler », « je suis d’avis [...] que vous alliez un peu moins chez madame la dauphine. » Avertir sa fille, l’effrayer et la rendre jalouse à tort ou à raison, telles sont ses préoccupations de mère habile. Le but est atteint : la princesse en « change de visage », ne dit rien et se réfugie dans la solitude de son cabinet afin de méditer sur son erreur.

   Son monologue intérieur ne peut être livré que selon la focalisation omnisciente des débuts de l’histoire littéraire romanesque avec des verbes conventionnels tels que « sentit », « vit », « trouva », une syntaxe sans fioritures et des phrases sèches tout au long du paragraphe. Il est vrai, dit l’auteur que « l’on ne peut exprimer [sa] douleur ». Impossibilité affective, littéraire et culturelle. Mais, comme le « cœur », mentionné quelques pages plus haut, apparaît désormais la « douleur ». Surtout, la princesse se livre ici – silencieusement - au premier aveu d’une longue série : elle ose enfin s’avouer « à elle-même » les sentiments qu’elle éprouve pour Nemours. Jusque-là, elle leur donnait libre cours naturellement, quasiment inconsciente, loin de toute réflexion ou analyse. Cette prise de conscience déclenchée par sa mère se double de remords « honteux » envers M. de Clèves qui mériterait son amour mieux que Nemours : ici pointe la culpabilité, qui jouera un grand rôle dans la suite du roman. S’y ajoute le déshonneur de servir de prétexte aux rencontres entre Nemours et la dauphine : ici pointe la chaste vertu.

   Elle se décide à sortir de son silence et à tout avouer à sa mère dès « le lendemain matin », pressée de se dédouaner et de se réhabiliter à ses propres yeux : faute avouée est à moitié pardonnée. Il n’est pas question dans le texte – sauf dans l’excipit – de religion mais celle-ci est présente, implicitement : les vertus [9] de la princesse sont parfaitement chrétiennes dans une option janséniste rigoureuse. Mais l’aveu est impossible et la parole libératrice n’est pas prononcée : Mme de Chartres est souffrante, première atteinte de la maladie qui l’emportera. Si cette mort entre dans l’économie interne de l’œuvre, on peut également souligner que Mme de La Fayette s’éloigne du schéma de la tragédie classique en éliminant les confidents : la princesse ne pourra désormais se confier qu’à son cœur ; sans la parole d’autrui, toujours nécessaire à la relativisation, elle entrera progressivement dans un délire intérieur, violent, irrationnel et obsessionnel.   

   En contradiction avec le conseil de sa mère et sa décision de la veille, elle se rend chez la dauphine qui s’entretient de Nemours avec ses dames de compagnie ; elle y apprend « combien il est changé » : il n’a plus « un nombre infini de maîtresses ». La dauphine s’adresse directement à la princesse, qui commence par se taire. S’ajoute à sa « honte » une « aigreur » contre la dauphine : elle la juge de mauvaise foi puisqu’elle est bien la première à connaître la raison de ce changement. Sortant de sa réserve, elle ose lui en faire part, preuve d’une audace nouvelle de son discours. Mais la dauphine dissipe le malentendu : « Madame la dauphine parla d’un air qui persuada madame de Clèves, et elle se trouva malgré elle dans un état plus calme et plus doux que celui où elle était auparavant. » L’espoir revient dans son cœur.

   La maladie de Mme de Chartres prend des proportions alarmantes qui requièrent l’attention de Mme de Clèves ; affaiblie par l’inquiétude, elle ne pense pas à se défendre contre Nemours, à la fois « troublée » et émue » à sa vue mais prête à le « haïr » car désormais consciente « que ce charme qu’elle trouvait dans sa vue était le commencement des passions », la pire chose pour la personne vertueuse et digne qu’elle a toujours été. Ils n’échangent nul propos, le regard suffit à accroître les sentiments comme il a suffi lors de leur première rencontre au bal, et comme il a suffi à M. de Clèves dans la joaillerie.  

   A la veille de sa mort, Mme de Chartres appelle sa fille à son chevet et lui donne ses derniers conseils. Que la princesse « fonde en larmes sur les mains de sa mère » est dans l’ordre des choses : l’épreuve, déjà tragique en elle-même, s’aggrave du discours maternel qui décrit en termes dramatiques la situation de sa fille : « péril », « précipice », « grands efforts, grandes violences », « partis trop rudes et trop difficiles […], affreux ». Les métaphores succèdent aux hyperboles. Pour parachever le tout, elle exerce un chantage quasiment post - mortem  : « si quelque chose était capable de troubler le bonheur que j’espère en sortant de ce monde, ce serait de vous voir tomber comme les autres femmes. » Une seule réponse possible : les pleurs de la jeune femme, signes du désespoir le plus total et de son impuissance face à une situation qu’elle ne maîtrise plus, signes de l’aveu.   

   Mme de La Fayette reprend sur le mode narratif : en leur campagne de Coulommiers, Mme de Clèves donne à son époux des « marques d’amitié [10] et de tendresse » dont nous ne saurons rien : le siècle est pudique et le lit est absent du répertoire romanesque. Elle se refuse à recevoir Nemours, ne connaissant désormais que trop les dangers du regard. Première fuite.

   Nous voilà enfin confrontés à un dialogue – le deuxième - entre les deux époux. Le prince rentre en retard de Paris et elle le lui reproche. L’attente fut longue : « Je vous attendis tout hier ». Sans doute lui en veut-elle inconsciemment des efforts auxquels elle consent pour lui. En ce qui concerne les mœurs de la cour, elle est encore bien naïve : elle respectait Mme de Tournon qui vient de mourir, pleine de « sagesse et de mérite », croit-elle. M. de Clèves la détrompe et lui apprend que la jeune et jolie veuve se laissait courtiser par deux hommes.

   Qu’avons-nous appris à l’issue de cette première partie [11] sur la manière dont Mme de Clèves passe du silence initial à la prise de parole, encore incertaine ? Mme de La Fayette utilise le plus souvent le style indirect et le mode narratif, ne l’interrompant qu’ici ou là par des dialogues révélateurs ; mais la narration indirecte est parfois tout aussi révélatrice.

   Après les civilités de convenance envers la dauphine, nous assistons au premier dialogue où le prince avoue son amour à la princesse embarrassée. Si elle s’adonne librement aux confidences envers sa mère, la rencontre au bal est une danse silencieuse où le regard, foudroyé, remplace la parole impossible. La princesse et Nemours ne se parlent que par personne interposée : la dauphine, puis Condé. La princesse se livre à un questionnement soudain sur les intrigues amoureuses de la cour et manifeste désormais de la retenue dans les divulgations à sa mère. Elle commet ses premiers mensonges et nous livre son premier monologue intérieur. Elle apostrophe directement la dauphine et lance des regards éloquents à Nemours lors de ses visites, qui démentent ses silences. Elle rougit, pleure d’impuissance et montre de l’irritation lors du deuxième dialogue avec le prince.

   Notons que la princesse et Nemours ne se sont pas encore adressé la parole directement, si ce n’est lors des circonstances en usage à la cour, que Mme de La Fayette n’a pas jugé bon de nous communiquer : pour eux, et à ce stade, la vue et la pensée remplacent aisément le langage.

   Le dialogue tourne vite en un long monologue du prince, à peine interrompu par la rougeur de la princesse, honteuse : elle y « trouva un certain rapport avec l’état où elle était, qui la surprit, et qui lui donna un trouble dont elle fut longtemps à se remettre. » Mais elle continue à écouter attentivement les amours de Mme de Tournon, surprise qu’elle soit capable « d’amour et de tromperie » dit-elle, en tirant in petto quelque apprentissage sur elle-même.

   Le retour à Paris se fait dans la sérénité : elle s’imagine que la douleur d’avoir perdu sa mère et son discours d’alerte suffisent à « effacer » son amour.

   Mais la dauphine l’entretient longuement de Nemours et d’un amour secret qu’on lui soupçonne, pour lequel il refuse la couronne d’Angleterre. Nous avons accès au discours intérieur de Mme de Clèves qui éprouve « reconnaissance » et « tendresse » ; son visage exprimant les marques de son « trouble » la trahit. Mais l’essentiel est de se taire et le secret reste bien gardé. Elle ouvre la bouche pour proférer un mensonge douloureux à son cœur, admettant que la dauphine est sans doute la femme aimée.

   Enfin, pour la première fois, Nemours trouve l’occasion d’un véritable tête-à-tête avec la princesse, allongée « sur son lit ». Il ne faut pas s’étonner de ce détail : nous sommes au temps des « ruelles » où les précieuses reçoivent dans leur chambre. Mme de La Fayette projette cet usage dans le passé, mais l’anachronisme [12] reste mineur. La princesse rougit et se tait comme Nemours. Silence embarrassé de la timidité amoureuse. Homme du monde, le duc aborde la mort de Mme de Chartres, sujet que la princesse saisit au vol et dont elle parle « assez longtemps » pour cacher son trouble sans doute, mais aussi parce que sa douleur est véritable. Conversation de convenance qui la sauve du silence. Elle en profite pour informer Nemours à mots couverts : un tel bouleversement ne peut qu’entraîner un changement d’humeur, en somme la fin de son amour pour lui.

   Mais Nemours, en proie à son idée fixe, la ramène au sujet brûlant de sa passion pour elle, d’une manière implicite certes mais la princesse « entendait aisément la part qu’elle avait à ces paroles. » Suivent alors des pensées contradictoires - parler ou se taire ? - où elle utilise le verbe « devoir » quatre fois, « sembler » deux fois et « croire » deux fois, le tout en deux phrases ; tout au long du paragraphe, les antithèses traduisent son hésitation : le discours « lui plaisait et l’offensait », il est « galant » et « respectueux » mais aussi « hardi » et « trop intelligible ». Ces réflexions antagonistes la mènent au silence que Nemours aurait pu interpréter comme un aveu déguisé mais, heureux ou malheureux hasard, le prince arrive et Nemours s’en va. 

   Une fois seule, elle revient sur la conversation, et « ne se [flatta] plus de l’espérance de ne le pas aimer ; elle songea seulement à ne lui en donner jamais aucune marque. » Pour cela, ne plus le voir et endurer la souffrance. La mort de sa mère lui donne un prétexte pour moins se montrer, prétexte aussi à sa tristesse. Les mensonges s’accumulent autour de la jeune femme, naguère sincère. Mais tel est son devoir supérieur inscrit dans le Décalogue, du moins le croit-elle.  

   Le destin fatal ramène Nemours chez elle qui profite d’une maladie du prince de Clèves. Elle ne peut faire autrement que de le voir et de l’entendre et son trouble grandit : ne va-t-il pas à la chasse que « pour rêver », sous-entendu d’elle ? N’assiste-t-il pas aux soirées que parce qu’ « elle n’y est pas » ? Mais c’est toujours en silence qu’elle interprète ses paroles.

   Devant ce péril extrême, elle prend une décision héroïque : sortir quand il arrive, quelle que soit la douleur qu’elle en éprouve, ne plus le voir ni lui parler. La tragédie cornélienne s’est installée définitivement, avec une héroïne qui sacrifie son bonheur à son devoir. On peut se demander du reste à quel point le devoir n’est pas une passion, au même titre que l’amour.

   Son époux, ignorant du combat intérieur et silencieux que livre la princesse, lui reproche son attitude d’évitement. Elle invente des prétextes de vertu et de « bienséance », guère convaincants ; le prince se refuse à tout changement de conduite. Prise au piège de ses mensonges, honteuse, elle est « prête de lui dire que le bruit était dans le monde que M. de Nemours était amoureux d’elle ; mais elle [n’a] pas la force de le nommer. » Sortir du silence lui est encore impossible.

   A la cour, la vie suit son train. Nemours s’absente et la princesse s’inquiète en silence de l’issue de ses tractations matrimoniales avec la reine Elisabeth, s’enquérant « seulement de la beauté, de l’esprit, et de l’humeur de la reine. » Devant le portrait de la reine, sa jalousie l’emporte et elle mésestime – assez mesquinement - sa beauté, à tort, déclare la dauphine, qui se lance dans le récit de la cour d’Angleterre. Mme de Clèves, comme les autres dames, se confond en remerciements, mais « ne [peut] s’empêcher de lui faire encore plusieurs questions sur la reine Élisabeth. » Tout connaître de la rivale, voilà qui est bien humain, mais qui ne ressemble plus guère à l’ancienne discrétion de la jeune femme.

   La reine a son portrait, mais Mme de Clèves également, occasion pour Mme de La Fayette d’écrire une scène devenue fort célèbre, communément nommée la scène du portrait dérobé , d’un romanesque échevelé quant aux faits mais retranscrite avec la plus grande neutralité. Nemours se débrouille pour se saisir de la miniature en cachette, geste que surprend la princesse. Ils se regardent, elle l’a vu, que faire ? Là encore, elle est prisonnière de ses contradictions, entre raison, trahison publique et aveu privé. Elle choisit le silence, trop heureuse « de lui accorder une faveur qu’elle lui pouvait faire sans qu’il sût même qu’elle la lui faisait ». Mais elle sous-estime l’intuition de l’être aimé : « M. de Nemours, qui remarquait son embarras, et qui en devinait quasi la cause, s’approcha d’elle et lui dit tout bas : Si vous avez vu ce que j’ai osé faire, ayez la bonté, madame, de me laisser croire que vous l’ignorez, je n’ose vous en demander davantage ; et il se retira après ces paroles, et n’attendit point sa réponse. » De toute manière, qu’aurait-elle pu ajouter sans se méjuger ou se trahir ?

   Le prince plaisante sur le vol du portrait, alléguant un « amant caché ». Le trouble de son épouse, aggravé par le repentir, grandit ; elle médite sur la « violence de son inclination » : elle n’est plus la maîtresse de son discours ni de son visage ; le mariage anglais ne va pas se faire, plus rien ne peut la soustraire à ses sentiments, sauf un impossible éloignement de la cour. Les derniers conseils de sa mère, le comportement de Mme de Tournon la poussent à tout avouer au prince mais ce serait de la « folie ». Elle reste enfermée dans son silence, totalement impuissante et désespérée avec une seule certitude, ne pas « laisser voir à M. de Nemours l’inclination qu’elle [a] pour lui. »

   Le combat est rude et elle le perd : lors d’un tournoi, Nemours est blessé. Le geste suppléant à la parole, elle se précipite vers lui, effrayée, et il devine sa « pitié », autrement dit son amour. Il n’est pas le seul à le remarquer : Guise, toujours amoureux d’elle, le lui reproche.  La princesse, indifférente à ses sentiments, répond par « quelques paroles mal arrangées », uniquement soucieuse de cacher – mal - son inclination pour Nemours.

   Après le tournoi, les familiers se retrouvent chez la reine. La princesse reste indifférente « auprès de la cheminée » lorsque Nemours apparaît, plus beau et plus réjoui que jamais – le geste de la princesse ne suggère-t-il pas un certain aveu ? -. Elle est la seule à ne pas lui demander de ses nouvelles, ce qui ne gêne en rien la nouvelle assurance du duc qui ose implorer « tout bas » autre chose que « des marques de pitié ». Désormais, Nemours sait : quelle « douleur », mais aussi quelle « douceur » dans la défaite !

   Les événements se précipitent et prennent la princesse au piège d’un fâcheux malentendu : la dauphine lui remet une lettre tombée de la poche de Nemours avec pour mission de la lire, une lettre « de cette maîtresse pour qui il a quitté toutes les autres. » L’écriture de Mme de la Fayette se fait alors explicite ; elle n’hésite pas à utiliser les termes les plus forts en accord avec les convenances classiques toutefois, pour nous faire part du désespoir de la princesse : Mme de Clèves est « étonnée, et dans un si grand saisissement, qu’elle fut quelque temps sans pouvoir sortir de sa place. L’impatience et le trouble où elle était ne lui permirent pas de demeurer chez la reine ; elle s’en alla chez elle, quoiqu’il ne fût pas l’heure où elle avait accoutumé de se retirer. Elle tenait cette lettre avec une main tremblante : ses pensées étaient si confuses qu’elle n’en avait aucune distincte ; et elle se trouvait dans une sorte de douleur insupportable, qu’elle ne connaissait point, et qu’elle n’avait jamais sentie. » Stupéfaction, incapacité de bouger, fuite éperdue, modification d’emploi du temps, tremblements, confusion la plus totale, douleur inconnue. Cette lettre d’une soi-disant rivale lui démontre, croit-elle, que Nemours aime ailleurs et la trompe. La honte l’envahit, son amour-propre est atteint. Aimer soit, mais aimer quelqu’un que l’on estime et non que l’on méprise. En cela, elle se rapproche des héroïnes cornéliennes dont l’objet de la passion est toujours noble, admirable et digne d’être aimé, ce qui rend le combat d’autant plus douloureux et éveille l’empathie chez le lecteur ou le spectateur. Mme de Clèves croit que sa douleur vient simplement d’avoir montré ses sentiments au tournoi. Mme de La Fayette, plus subtile et avisée, parle à sa place et allègue une vérité moins sublime, la jalousie : « elle se trompait elle-même. »   La princesse juge cette inconnue « digne d’être aimée », avec « de l’esprit et du mérite » du « courage », de la « force », se dépréciant à ses propres yeux. La ponctuation se fait expressive : les phrases interrogatives et exclamatives se succèdent au long du monologue intérieur qui se conclut par une certitude : désormais, la voilà « entièrement guérie de l’inclination » pour Nemours. Croit-elle… Elle ne respecte pas en effet les ordres de la dauphine et se couche, lisant et relisant la lettre. Elle ne saura pas le fin mot de l’histoire et, pour elle, le malentendu ne se dissipera pas encore. Mme de La Fayette termine cette deuxième partie en abandonnant la princesse à son « affliction ». 

   Entrée dans le cercle infernal de l’amour impossible, la princesse réagit d’une manière conflictuelle qui s’intensifie au fil des pages de cette deuxième partie. Elle continue à se taire en écoutant les amours de Mme de Tournon et à cacher sa joie lorsqu’elle devine les sentiments que Nemours éprouve pour elle. Elle ment à la dauphine. Lors du premier tête-à-tête avec Nemours, elle s’empêtre dans des contradictions qui aboutissent au silence. Dans un monologue intérieur, elle décide, puisqu’elle ne peut s’empêcher de l’aimer, de ne pas le lui montrer. Une visite de Nemours où il parle à mots couverts de son amour la pousse à une conclusion radicale : moins sortir afin de plus le voir ni lui parler. Elle ment à son époux, étonné qu’elle n’assume plus son service à la cour. Devant l’annonce d’un mariage probable de Nemours, elle s’inquiète en silence, mais elle veut tout savoir de la future épouse. Par son silence, elle se rend complice de Nemours lors de la scène du portrait dérobé. Elle se trahit lors du tournoi mais feint l’indifférence à son retour. Le sommet est atteint avec sa jalousie qui éclate à la lecture de la lettre volée ; puisque son amour-propre est atteint, elle se croit guérie de son amour. 

   L’affliction est toujours présente à l’ouverture de la troisième partie mais il s’y mêle de « l’aigreur » envers Nemours, désireux de dissiper la méprise de la lettre : elle refuse de le recevoir et de lui parler, s’enfermant dans un univers obsessionnel et fictif, se heurtant à ses propres pensées qui tournent en rond, refusant du même coup la parole libératrice de Nemours ; il se fait alors mener chez elle par M. de Clèves lui-même afin de lui découvrir la vérité.

   Froideur, sécheresse et « aigreur » de la princesse trahissent sa jalousie qui réjouit Nemours, et lui donne « le plus sensible plaisir ». Elle commence par ne pas le croire mais se tait lorsqu’il lui annonce que la lettre ne lui est pas adressée, prête alors à l’écouter et emplie d’espoir. Elle ne se laisse pas aisément persuader, continuer à manifester « froideur » et « indifférence » jusqu’à la preuve ultime. Les propos de Nemours ont une « apparence de vérité », la lettre ne lui est « peut-être » pas adressée. Cette modalisation circonspecte, qui exprime la violence de sa souffrance et la force de son mépris, remâchés toute la nuit, disparaît « tout d’un coup » et chasse sa froideur « malgré elle ». La passion l’emporte sur la volonté de se montrer insensible. Mais il lui faut vérifier la preuve, lire avidement le billet qui innocente Nemours. La voilà convaincue d’une « vérité agréable », litote et rétention de langage habituelles.

   Elle interrompt son mutisme pour aborder avec Nemours l’embarras que pourrait causer cette lettre à son oncle, le vidame de Chartres. La conversation lui semble aisée pour deux raisons : d’une part, il ne s’agit pas d’elle et de son amour ; d’autre part, elle partage les secrets de Nemours, devenant ainsi sa complice, une manière de se rapprocher de lui.

   Adieu l’obscurité de sa chambre et la souffrance ! Guillerette - si tant est que cet adjectif ne dépare pas trop un texte consacré à La Princesse de Clèves -, heureuse, elle s’habille « avec diligence » et se rend chez la dauphine qui lui réclame la lettre qu’elle vient de donner à Nemours. Forcée de mentir, elle trouve un prétexte : elle a fait lire la lettre à son époux qui l’a lui-même remise à Nemours. La dauphine, au fait des relations de confiance qu’elle entretient avec le prince de Clèves, la croit et lui reproche de faire « confidence à son mari de toutes les choses qu’elle sait ». Il lui faut recopier la lettre en imitant l’écriture puisqu’elle « l’a relue plus d’une fois. »

   Rentrée chez elle, elle met son époux dans la confidence et fait quérir Nemours qui a déjà rendu la lettre au vidame de Chartres. Qu’à cela ne tienne ! Ils vont la refaire ensemble. La princesse n’a aucun scrupule puisque son mari est au courant et qu’elle agit pour le bien de son oncle. Moment heureux où ils sont enfermés tous les deux à écrire une lettre d’amour : Mme de Clèves veut y travailler « sérieusement » mais elle oublie vite l’importance de l’affaire : elle ressent du « plaisir », une « joie pure et sans mélange », une « liberté et un enjouement dans l’esprit ». Elle s’amuse sans remords, et c’est bien la première fois. Nemours plaisante, elle rit sans doute, ce que Mme de La Fayette traduit sobrement par « elle [entra] dans le même esprit de gaieté ». Ils font durer le plaisir et le résultat n’est guère concluant pour ce qui est de l’écriture imitée. Les conséquences seront dramatiques pour le vidame, définitivement « ruiné » auprès de la reine, et pour la dauphine que la reine [13] persécutera jusqu’à la faire « sortir de France ». Un plaisir innocent partagé aux funestes conséquences… Mme de Clèves ne peut pas, ne doit pas rire. Mme de La Fayette nous rappelle ainsi le destin tragique de la princesse.  

   Restée seule après cet épisode heureux, qui n’était qu’un « songe », elle compare son état d’esprit de la veille à celui du lendemain, y trouve une « prodigieuse différence », analyse sa « froideur » et son « aigreur » premières qui firent place à tant de « calme » et de « douceur ». Elle expose le catalogue complet de ses sentiments contradictoires où « elle ne se [reconnaît] plus elle-même » : sa jalousie intempestive, sa honte d’avoir dévoilé ses sentiments et de pas les cacher même en présence de son époux, « le mari du monde qui [méritait] le moins d’être trompé », bref son peu d’« estime [14]  » et surtout la violence de ses souffrances de la nuit. Elle ne se maîtrise plus et s’en désole.

   Plus encore, elle anticipe sur l’avenir et envisage d’être trompée : pourquoi Nemours lui resterait-il fidèle ? Pourquoi serait-il capable d’un « attachement fidèle et durable », lui si « léger » ? Mme de La Fayette introduit alors sans transition les interrogations à la première personne, abandonnant le « elle » pour le « je » et sept occurrences du verbe vouloir . La volonté semble reprendre ses droits, mais la tournure interrogative laisse planer quelques doutes sur cette détermination. Le constat est simple : « Je suis vaincue ». Il s’agit bien d’une bataille entre le cœur et la raison, que Pascal n’aurait pas démentie. Mais si le cœur est vaincu, la raison peut l’emporter avec le devoir : « Il faut m’arracher […], il faut partir. » Devoir imaginaire et vertu sublime d’une héroïne cornélienne prise dans les tourments d’un amour racinien…  

   Elle parvient à persuader le prince de Clèves, d’abord réticent à son prétexte mensonger, de la laisser partir à Coulommiers, dans leur maison de campagne. Elle se soustrait ainsi au tumulte mondain qui accompagnera nécessairement le mariage de la princesse, au plaisir de se faire belle et aux joies d’une société choisie. En ce temps, la vie à la campagne est vécue comme une retraite. Une autre fuite.   

   Mais Nemours, avec la complicité innocente du prince de Clèves, s’arrange pour revoir la jeune femme à Coulommiers. Caché derrière un bosquet, il assiste à la conversation entre les deux époux que Mme de La Fayette transcrit au style direct. M. de Clèves s’étonne du refus de son épouse de rentrer à Paris, de son récent « goût pour la solitude […] qui les sépare » et soupçonne une « affliction » qui la rend « triste ». Embarrassée, elle évoque son « repos », qu’il juge peu approprié à son âge. Elle assimile cette notion de repos – qui reviendra dans la suite du roman – à celle de devoir : il s’agit plutôt d’un repos dans le devoir. Mais il la soupçonne à tort de vouloir vivre « séparée » de lui, il la presse, la pousse et l’adjure de lui dire la vérité, ce qui la plonge « dans un profond silence, les yeux baissés ». Prise soudain d’audace, comme tous les grands timides, elle se risque à une explication peu claire qui ne peut que l’inquiéter. Il avance une hypothèse à mots couverts, elle se tait, ce qui le confirme dans ses pires craintes : il connaît trop bien les silences révélateurs de son épouse.

   Là encore, sans coup férir, l’auteur passe du style indirect au style direct et donne longuement la parole à la princesse : c’est le célèbre passage de l’aveu, que la princesse fait « à genoux » et « le visage couvert de larmes ». L’aveu devient une prière. Mais elle continue à utiliser des précautions de langage et des mots ambigus, elle évoque des « périls », son « innocence », la difficulté à « se conduire » sans sa mère, insiste sur sa « dignité » et le respect qu’elle lui doit, et distingue lucidement « sentiments » - contre lesquels elle ne peut rien - et « actions » qui dépendent d’elle, implorant finalement sa pitié. Les mots sont forts. Le prince la conjure par deux fois de lui dire le nom de son amant [15] , elle refuse deux fois, preuve, s’il en fallait une, qu’elle songe encore à l’honneur de Nemours et qu’elle l’aime. Par ailleurs, n’oublions pas que le duc assiste à la scène et qu’il doit rester dans l’incertitude : la princesse souffre, soit, mais lui aussi. Le prince lui reproche d’avoir donné son portrait, ce dont elle se défend farouchement avec des phrases exclamatives et impératives. Interruption passionnée de la princesse qui affirme ici une autre vérité : elle a bafoué son honneur mais pas absolument, et elle s’accroche désespérément à ses lambeaux.

   Avec cette célèbre scène de l’aveu, à la fois libérateur et destructeur, la princesse rompt avec une partie d’elle-même, la plus forte, mais aussi avec tous les codes sociétaux. La casuistique amoureuse s’en empare, on en débat dans les salons mondains et dans les colonnes du Mercure galant , journal littéraire, qui propose à ses lecteurs une enquête : sont-ils pour ou contre l’aveu ? Bussy-Rabutin, le cousin de Mme de Sévigné le juge « extravagant », Fontenelle le défend, l’estimant « héroïque ». Admirable, dérangeant ou scandaleux et encore incomplet, il est en tout cas nécessaire dans l’économie du roman : il s’inscrit dans le caractère même de la princesse, parvenue à un trop grand degré de trouble. Toutefois, elle fait preuve de sincérité et d’un courage qui s’avère ici supérieur à celui du secret, tout comme la parole, qui se pare d’une dignité plus grande que le silence. Les mensonges et la dissimulation mènent à la perfidie. Or, la princesse est tout, sauf perfide. L’héroïne, devenant ainsi objet de sympathie au sens premier du terme, entre dans le registre du pathétique, contraire aux lois canoniques du classicisme, ce qui fait certainement de l’ouvrage de Mme de La Fayette un symbole universel.   

   Du reste, ces scènes d’aveu sont courantes dans la littérature du siècle : songeons à la confession de Pauline à Polyeucte [16] , de Phèdre à Thésée [17] . Rousseau saura s’en souvenir dans Julie ou La Nouvelle Héloïse avec l’aveu de Julie à son mari. 

    Le dialogue s’interrompt : le prince est requis à la cour et Mme de Clèves reste seule. Mme de La Fayette reprend donc le style indirect pour faire part des tourments de la princesse « épouvantée » de son aveu et au fond d’un « abîme », s’interrogeant sur les causes d’une révélation qu’elle n’avait pas préméditée. En même temps, elle ne regrette rien puisque cet aveu est son unique défense contre Nemours. On retrouve ici le schéma maternel du début, lorsqu’elle se confiait à sa mère : une faute avouée n’en est plus une, libère et ne sera plus commise. En quête d’une image adulte et protectrice, la jeune femme oublie égoïstement l’amour de son époux, sa souffrance intime et sa « douleur mortelle ». Il n’est question que d’estime, dignité et honneur. Et, après une nuit agitée, elle se félicite de sa sincérité, preuve de fidélité. Là encore, le discours intérieur rend l’héroïne proche du lecteur, établissant connivence intime et secrète. En s’intériorisant, le roman devient paradoxalement universel.

   Obligé d’accompagner le roi en Espagne, le prince exige la venue de son épouse. Elle obéit, saisie comme lui d’une « tristesse extraordinaire », consciente d’avoir fait leur malheur à tous deux. Impuissante, elle « meurt de honte », ne supporte pas « de si cruelles conversations », lui demande de « régler sa conduite » afin qu’elle « ne voit personne » et insiste sur son « indignité ». A nouveau, il veut savoir le nom de l’heureux élu. Elle s’y refuse « en rougissant », sans doute parce qu’elle a entendu le nom chéri. Elle le supplie encore une fois d’accepter qu’elle ne voit personne, ce qu’il refuse, en homme d’expérience : une maladie prétexte ne ferait qu’envenimer les soupçons des uns et des autres. Il lui laisse ce qu’elle redoute le plus, sa liberté, comptant sur sa fidélité, sa vertu et son libre choix, faisant preuve ici d’un modernisme étonnant et d’une singularité peu courante en cette époque de mariages de convenance : il aime vraiment sa femme, l’accablant ainsi davantage.   

   Elle fréquente donc la cour en ignorant Nemours et, s’il est présent, elle « évite ses yeux », désormais au fait du dangereux langage des regards. La jeune femmes est d’une « extrême tristesse » mais continue courageusement à mener sa conduite austère et douloureuse.

   Mais le prince, habitué aux silences et rougeurs de son épouse, découvre enfin le nom qu’elle voulait tant garder secret : come on parle de Guise ou de Saint-André pour compléter la suite de Madame en Espagne, le prince observe que son épouse ne se montre « point émue de ces deux noms ». Astucieux, il lui murmure – après un tour chez le roi – que ce sera Nemours. Mme de Clèves rougit ou pâlit sans doute, manifeste un « tel trouble » enfin qu’elle « ne le [peut] cacher ». Mais elle ouvre la bouche et ment encore pour protéger son secret. Elle ment mal : le prince connaît désormais la vérité. Il avoue son mensonge – que de mensonges ! – et s’en va, empli de désolation et l’abandonnant à son triste sort.

   Pour faire bonne mesure, Nemours arrive et la piège sans le vouloir. Elle lui répond avec violence et le quitte sans un mot, « l’esprit plus agité qu’elle ne l’avait jamais eu. » Chez elle l’attend son époux qui lui tient un discours si émouvant qu’elle éclate en sanglots. Les paroles sont désormais impossibles, ils n’ont « plus la force de se parler », la souffrance trop grande ne peut se traduire que par le silence.

   Il est dit que la dauphine est la messagère des mauvaises – ou bonnes ? – nouvelles. Elle informe la princesse que Nemours est effectivement amoureux et « fort aimé d’une des plus belles personnes de la cour », qui l’a avoué à son mari, et qu’elle tient cette nouvelle de Nemours en personne. Silence et « désespoir » de la princesse qui demeure d’abord tête basse puis estime cette histoire « peu vraisemblable ». Le piège se referme encore une fois avec l’arrivée de Nemours. Une seule échappatoire : se précipiter vers la dauphine sans un regard pour Nemours et la supplier de ne rien dire par égard pour l’amitié entre le vidame et le duc, la trahison d’une confidence risquant de les brouiller. La dauphine se moque de sa prudence et pose la question à Nemours. Seule la « mort » pourrait tirer la princesse de son « embarras » et de son « trouble », litotes habituelles contredites par une issue excessive, la mort. La princesse, enfermée dans sa passion monomaniaque, perd toute mesure. La dauphine, innocente, insiste : « Regardez-le, regardez-le ». Regard impossible, évidemment. La princesse tente de reprendre ses esprits et argumente sur l’invraisemblance d’une telle aventure : aveu trop « extraordinaire » pour qu’un mari le raconte. L’évanouissement la guette, manière de fuir une situation intenable. La dauphine passe alors dans son cabinet de toilette, la princesse veut la suivre, mais Nemours l’arrête et tente de s’excuser. Elle ne l’écoute ni ne le regarde, suit le roi, trébuche dans sa robe – elle, naguère si parfaite dans son rôle de représentation – et s’enfuit chez elle où elle se couche.

   Questionnée par le prince, elle commence un long monologue rempli d’interrogations et d’exclamations violentes, accablée par sa trahison ; son époux se défend d’avoir dévoilé le secret et l’en accuse, ce qu’elle nie vigoureusement. Ainsi, du silence initial de la princesse il ne reste rien : paroles imprudentes, aveu délibéré, ragots de cour ont transformé un charmant secret en sujet de conversation qui viole l’intimité des cœurs. Tous deux, incertains et blessés, « restent longtemps sans parler » puis récidivent dans leurs accusations réciproques, s’éloignant l’un de l’autre. Une banale scène de ménage se transforme en une crise douloureuse de par la qualité des protagonistes dont nous ne pouvons douter ni de la sincérité, ni de la vertu, selon les exigences de la tragédie classique. Là encore, l’auteur démontre la vanité des discours : en amour, vaudrait-il mieux se taire ?  

   Plein de bon sens et connaissant la cour, le prince lui conseille d’y tenir son rôle habituel, de montrer « sévérité et « froideur » à Nemours afin que tout cela ne paraisse qu’une « fable ». Il la quitte sans attendre sa réponse, confiant en ses réflexions silencieuses et sûres qui valent mieux que toute parole irréfléchie. Admettant qu’il a raison, elle se retire toutefois dans son cabinet « le reste du jour » afin d’affronter la soirée à laquelle elle ne peut se soustraire puisqu’elle doit apporter la robe à la dauphine pour son prochain mariage : il lui faut y « paraître avec un visage tranquille et un esprit libre ». Mais pour cela, elle doit méditer sur la conduite de Nemours et tenter d’expliquer son indiscrétion ; elle parvient à le mépriser dans « un torrent de larmes ».  La force de l’image, inhabituelle, en dit long sur sa douleur.

   La soirée se déroule sans encombres, la cour entière étant occupée par la cérémonie des fiançailles et du mariage et ne se préoccupant aucunement ni de la princesse, ni du prince, ni du duc. Ils peuvent cacher « au public leur tristesse et leur trouble », circulant entre les groupes bavards, agités de conversations mondaines et futiles, saluant à droite et à gauche, souriant à l’un, plaisantant avec un autre, selon les convenances hypocrites de l’étiquette, une machine infernale sans doute, mais aussi une aide bienvenue.

   Le bal du mariage se déroule tout aussi bien pour la princesse, « d’une beauté incomparable » en dépit de sa tristesse secrète. Elle ne parle pas à Nemours mais le regarde : « il lui fit voir tant de tristesse, et une crainte si respectueuse de l’approcher, qu’elle ne le trouva plus si coupable, quoiqu’il ne lui eût rien dit pour se justifier. » Conversation silencieuse et dangereuse de deux regards.

   Lors du tournoi [18] où Nemours excelle, elle ressent « une émotion extraordinaire » et « a de la peine à cacher sa joie. » Le roi est blessé, la cour s’assemble dans son antichambre les jours suivants et la princesse, sûre d’y trouver Nemours et incapable de lui cacher ses sentiments, feint la maladie et demeure chez elle, s’abandonnant – avec bonheur ? - à l’unique pensée de son amour. Son époux lui tient une conversation indifférente sur la santé du roi mais elle lui trouve « quelque chose d’un peu plus froid et de moins libre » qu’avant. Elle-même n’a pas la « force » nécessaire pour aborder le sujet essentiel. Le roi se meurt, la cour s’en émeut mais la princesse ne participe à rien, demeurant enfermée dans sa chambre, insensible aux problèmes de succession : tel est l’implicite de la fin de cette troisième partie. 

   Dans ces pages, nous assistons à une certaine libération des sentiments et de la parole : la princesse exprime franchement sa jalousie, puis sa joie complice partagée avec Nemours. Le conflit persiste toutefois : elle croit le résoudre en s’éloignant à la campagne mais, contradiction flagrante, voilà la terrible scène de l’aveu. Après l’épouvante vient la tristesse et, pour la désespérer davantage, la supposée trahison du prince à laquelle elle réagit par une violente colère.

La princesse reste ainsi mise à l’écart au début de la quatrième et dernière partie. Nous apprenons seulement qu’elle ne désire pas suivre la cour au sacre du nouveau roi à Reims, préférant se retirer à la campagne afin de « prendre l’air et songer à sa santé », prétexte commode par lequel l’auteur informe discrètement le lecteur de l’affliction de la jeune femme.

   Mais la scène suivante nous livre explicitement les secrets des cœurs : Nemours, désespéré, se rend chez elle. Agitée et troublée, « elle [prend] la résolution d’éviter la chose du monde qu’elle [souhaite] peut-être le plus » : le recevoir. Dès qu’il est parti, elle regrette sa décision, selon les revirements coutumiers d’un cœur amoureux.  

   Une méprise vient aggraver la situation : son époux apprend que des dames de la cour, ayant rendu visite à sa femme, y ont laissé Nemours, ce qui est vrai, mais elle ne l’a pas vue, ce qu’il ignore. Il lui demande donc des comptes sur son emploi du temps, elle lui répond volontiers, sans citer Nemours. S’ensuit alors une série de questions rhétoriques du prince, précises, lucides et passionnées à la fois. Assez finement, elle s’étonne qu’on puisse lui reprocher « de ne l’avoir pas vu ». Il s’emporte et se déclare « le plus malheureux de tous les hommes. » Elle lui répond « tristement », comme emplie de lassitude devant son « injustice », déjà loin, semble-t-il, de ces querelles, abandonnant le combat.

   Il la quitte mais lui envoie une lettre pleine « d’affliction, d’honnêteté et de douceur », entrant comme son épouse dans le jeu sans fin des contradictions, le jeu identique et éternel de l’amour : Mme de Clèves n’est pas une exception. Elle lui répond sur un mode apaisant, l’assurant de sa fidélité, le rassurant sur sa conduite passée et à venir. Lorsqu’ils sont à nouveau réunis, l’alternance des sentiments s’intensifie, entre son « amitié » pour lui et « l’idée de M. de Nemours ». Son époux parti, Nemours aussi, elle est confrontée pour la première fois à l’absence « cruelle » de l’être aimé, dépourvue de toute crainte ou espoir de le rencontrer.

  Cette vacuité d’une existence vaine est interrompue par son séjour à Coulommiers où elle fait porter des copies de tableaux représentant les exploits du roi, notamment la bataille de Metz, où figure Nemours qui lui a « peut-être donné envie » d’avoir ce tableau. Peut-être ? Quel but poursuit donc ici Mme de La Fayette ? Il n’est plus possible d’égarer le lecteur sur les sentiments de la princesse. Veut-elle nous faire comprendre ainsi, bien au contraire, que la décision est prise de ne plus revoir Nemours ? Que cette retraite à la campagne est définitive ? Et que donc, voir Nemours sur un tableau est la seule consolation qu’elle s’accorde ? On pressent déjà comme une distance entre la princesse et ses sentiments, qui prépare le refus final.

   Menant une vie de recluse, loin des domestiques, elle accueille avec joie son amie, Mme de Martigues, qui ignore tout de sa passion partagée : ainsi pourra-t-elle mieux oublier. Elles conversent agréablement le soir dans le jardin. Elle reprend ensuite sa vie solitaire, s’adonnant librement à son idée fixe : Nemours. Il la surprend « à regarder [son] portrait avec une attention et une rêverie que la passion seule peut donner ». Il hésite à se montrer et à lui parler, renonce, mais un geste maladroit le fait découvrir. Elle choisit la fuite et, trop émue, se déclare malade à ses domestiques, restées dans le pavillon. Elle y passe la nuit, craignant sa proximité. Peur et lâcheté la submergent. Cette fois, au refus de la parole s’ajoute celui de la vue directe. L’interdit envahit son esprit, toute transgression serait un crime. Nemours revient le lendemain mais elle ne descend pas au jardin, peu sûre de sa force de résistance mais ne voulant pas modifier sa conduite impitoyable – pour elle et pour lui –.  

   Nemours ne s’avoue pas battu et requiert sa sœur, Mme de Mercoeur : il l’accompagnera chez la princesse pour une visite de politesse. La conversation porte sur des « choses indifférentes » mais la princesse montre de la « colère » et de la « froideur », une froideur qui s’évanouit bien vite. Le visage possède aussi son langage.

   Il évoque la beauté du pavillon. Mme de Mercœur s’étonne car il semble bien le connaître. La princesse lui répond qu’il « n’y est jamais entré », Nemours la détrompe en s’adressant directement à elle et « en la regardant ». La princesse « rougit » et répond « en baissant les yeux sans regarder M. de Nemours » : elle n’a aucun souvenir de sa visite. Nemours lui réplique qu’il y passa « les plus doux et les plus cruels moments de sa vie. » Elle se tait. Mme de Mercoeur va bientôt partir, la princesse craint de se retrouver seule avec Nemours et décide de la suivre dans son carrosse jusqu’à l’orée des bois, ce qui laisse Nemours fort déconfit.  Elle a donc appris l’art du refus implicite. 

   Hélas, Nemours a été suivi durant ces deux jours sur l’ordre de M. de Clèves, auquel on fait un rapport des faits bruts : il est entré deux nuits de suite dans le jardin et il a rendu visite à la princesse avec Mme de Mercœur. Le prince, accablé, tombe gravement malade et l’on vient chercher son épouse. Il l’accueille avec « quelque chose de si froid et de si glacé pour elle qu’elle en [fut] extrêmement surprise et affligée » et il accepte à peine ses soins. Au lieu de l’interroger, la princesse pense à « un effet de la maladie ». Et la terrible méprise s’installe définitivement, alors qu’une prise de parole aurait sans doute tout arrangé. Mais la princesse ignore la ruse de son époux. On peut lire ici un sous-entendu de l’auteur à propos des silences bienvenus ou malvenus qui visent ici le prince en premier lieu.

   Arrivé à la dernière extrémité, il accepte d’ouvrir son cœur à la princesse, qui se contente de « se mettre à genoux devant son lit, le visage tout couvert de larmes ». La méprise est cruelle. Aussi se défend-elle vigoureusement : « Moi, des crimes ! » Elle nie tout en bloc, et à juste titre, en répétant quatre fois « jamais ». Il ne la croit pas et « ses larmes ou sa douleur lui [ôtent] la parole. » Il convient de noter le « ou », que l’on peut mettre en parallèle avec le « peut-être » évoqué plus haut. Encore une fois, l’auteur prend du recul avec son personnage et semble moins s’impliquer. Faut-il y voir une lassitude ? La princesse continue courageusement sur le mode impératif : « Regardez-moi », « Ecoutez-moi ». En fin de compte, elle a saisi l’importance du regard et de la voix. Mais la parole s’est fait trop attendre : « Vous m’avez éclairci trop tard. »

   Après sa mort, l’auteur, en un court paragraphe, résume la réaction désespérée de la princesse qui se juge finalement « la cause de sa mort » et éprouve de l’« horreur pour elle-même ». Elle s’enferme alors chez elle, décidée à ignorer le monde extérieur, surtout Nemours, ayant « défendu qu’on lui rendît compte de ceux qui l’iraient chercher », obsédée par son discours intérieur tournant autour de l’idée fixe de sa culpabilité, oubliant Nemours, ne pensant plus qu’au prince : « Mais toutes ces douleurs se confondaient dans celle de la perte de son mari, et elle croyait n’en avoir point d’autre. » Après des mois « d’affliction violente », elle sombre dans la « langueur [19]  » et trouve peu d’intérêt aux bavardages divertissants de Mme de Martigues. Seule la mention du nom de Nemours provoque une réaction : elle rougit et change de sujet. La princesse se trompait donc en croyant « n’avoir point d’autre » source de douleur que la mort de son époux.

   En effet, si elle ne l’entend plus elle le voit par hasard, s’assoit sur le banc qu’il vient de quitter et se remémore son amour. Discours silencieux qu’elle conclut par un constat : « plus de devoir, plus de vertu » ne tiennent ; ils sont libres de s’aimer. Vraiment ? Aussitôt, des pensées contraires jaillissent dans son esprit : le prince ne lui avait-il pas témoigné la crainte qu’elle ne l’épouse à sa mort ? Après « deux heures » de réflexion silencieuse, la « raison » et la « vertu » l’emportent : il faut fuir Nemours, contre l’avis de son « cœur ». La contradiction se manifeste dès le lendemain matin : elle se met à la fenêtre d’où, lui a-t-on dit, il peut l’apercevoir de la maison d’en face ; ils se voient, elle se cache aussitôt.     

   Nemours s’arrange pour obtenir un rendez-vous clandestin chez le vidame de Chartres. A sa vue, la princesse « rougit ». Silence troublé des deux amants, rompu par Nemours, plus courageux. La princesse se protège en alléguant son « état » et sa « réputation » et veut s’en aller. Nemours la retient et répète « Ecoutez-moi, écoutez-moi ».

   Et la princesse cède « pour la première fois », regardant Nemours « avec des yeux pleins de douceur et de charmes », appuyant son regard de paroles tendres, espérant pour lui un « bonheur » qu’elle ne peut lui donner. Elle s’assied, preuve qu’elle est décidée à aborder la situation « avec sincérité », déclare qu’elle lui a pardonné les malentendus « il y a longtemps » et avoue enfin son amour pour lui. Aveu d’importance ! Stendhal remarque dans De l’Amour  : « Le bonheur du duc de Nemours quand Mme de Clèves lui dit qu’elle l’aime est, je crois, au-dessus du bonheur de Napoléon à Marengo. » Il « expire » en effet « de joie et de transport ».

   Mais cet aveu est également désaveu [20]  : il « n’aura point de suite, et je suivrai les règles austères que mon devoir m’impose », précise-t-elle. Un devoir qu’elle s’invente, un « fantôme de devoir », ajoute Nemours, comme un maléfice. Elle accepte de s’expliquer longuement et librement « pour la seule fois de sa vie » constatant tranquillement : « les passions peuvent me conduire, mais elles ne sauraient m’aveugler ». Selon elle, Nemours n’aura pas la constance de l’aimer éternellement car c’est précisément l’obstacle qui a fait grandir sa passion ; il est galant [21]  ; leur passion ne durera pas toujours ; elle sera jalouse et éprouvera une « douleur mortelle » et ne pourra pas le quereller puisque si « on fait des reproches à un amant » on ne peut en faire à un époux. Notons encore ici une allusion au statut du mariage à cette époque  où il est entendu que les époux ne s’aiment pas. Et, bien entendu, elle ne peut oublier que Nemours est cause de la mort de M. de Clèves. Elle est consciente de la difficulté du combat, se « défie de ses forces » mais elle « est soutenue par l’intérêt de son repos » qui est celui de « son devoir ». Elle se privera de sa vue qui serait un « crime », sûre de ses résolutions morales.  

   Toutefois, elle ne reste pas insensible au désespoir de Nemours qu’elle regarde « avec des yeux un peu grossis par les larmes ». Par les tournures interrogatives, elle exprime ses regrets de ne pas l’avoir rencontré plus tôt, elle accuse « la destinée », le fatum des tragédies antiques et l’obstacle invincible. Nemours la reprend : le seul obstacle, c’est elle, et la loi qu’elle s’impose, loin de toute « vertu » ou « raison ». Elle admet que le « sacrifice » n’existe que dans son « imagination » et lui laisse un espoir : la mort du prince est trop récente. Mais cette conversation « lui fait honte » et elle la termine sur un « Adieu » qui semble définitif.

   La nuit se passe pour elle en un long monologue intérieur où elle ressasse son état en phases contradictoires : la joie et la honte d’avoir osé avouer son amour, la « douleur » de trouver son devoir si difficile, la force de la vertu et de la raison. La « bienséance » lui accorde quelque temps pour adopter une résolution définitive mais elle décide fermement de ne pas voir – pas encore – le duc.

   A son oncle le vidame, elle oppose un refus catégorique, désirant « demeurer dans l’état où elle se trouvait ». Il lui envoie deux lettres où il plaide la cause de Nemours qui ajoute quelques lignes de sa main. Elle réagit violemment, interdisant tout commerce épistolaire. Plus de communication verbale ni écrite. On voit comment l’auteur annonce le silence définitif.

   Jugeant que la distance l’aiderait à respecter la « bienséance », elle s’absente dans ses terres lointaines « vers les Pyrénées », autrement dit au bout du monde, en ces temps où parcourir dix lieues [22] nécessitait au moins une journée de voyage. A la distance s’ajoute le temps qui passe où elle s’oblige à se souvenir de son époux pour mieux oublier Nemours. Elle tombe alors « dans une maladie violente », peut-être mortelle. Le corps ne peut soutenir une telle violence faite à l’esprit qui sacrifie un amour réel à un devoir fictif. Elle se remet toutefois et, se découvrant toujours éprise de Nemours, mène un rude combat dont elle croit sortir victorieuse en entrant dans un couvent : retraite définitive, enfermement et reniement du monde.

   Les médiations de la reine et du vidame restent vaines. Nemours en personne veut lui rendre visite. Elle lui fait dire qu’il y aurait du « péril » à le revoir, son « devoir » et son « repos » s’opposant à son « penchant » pour lui ; pire, elle ne songe plus qu’à l’importance de la vie de l’au-delà et elle lui souhaite les mêmes préoccupations. Pire encore, elle ne veut pas savoir ce qu’il en pense. Notons que la transmission de la parole se fait par personne interposée, comme au début du roman, mais le refus en est la cause et non plus la timidité : la princesse ne se permet aucune transgression. Pour un amant passionné, c’est une absurde et terrible fin de non-recevoir, une dénégation glacée. Pour la princesse, c’est le triomphe d’un amour non-advenu qui meurt dans le plus rigoureux silence. Remarquons que tout dialogue est interrompu depuis l’entrevue chez le vidame, augurant du silence final et de la retraite définitive qui clôturent l’ouvrage. Une retraite annoncée par les nombreux séjours à la maison de campagne de Coulommiers, toujours interrompus. Mais cette fois, nul sursaut du cœur ne viendra interrompre une existence désormais vouée aux « occupations plus saintes que celles des couvents les plus austères » et qui sera « assez courte ». Mme de La Fayette propose un récit dépouillé pour ce dénouement laconique où le renoncement, le silence et l’absence étouffent la vie réelle en même temps que l’amour. Cependant, l’auteur prend soin de s’absenter en quelque sorte de ces dernières lignes, ne prenant pas parti et restant dans l’ambiguïté : l’épilogue est-il une défaite ou une victoire ? En entrant définitivement dans le silence, la princesse de Clèves devient véritablement La Princesse de Clèves , roman entré dans l’immortalité littéraire.

[1] Marivaux, La Surprise de l’amour , créé à la Comédie-Italienne le 3 mai 1722.

[2] Il s’agit de Marie Stuart, reine d’Ecosse, qui devient reine de France au cours du roman. 

[3] Première épouse du duc d’Orléans, frère de Louis XIV.

[4] Mme de La Fayette a des relations intimes avec La Rochefoucauld, l’auteur des Maximes .

[5] Au sens du 17 e siècle : amoureux.

[6] Elle a seize ans.

[7] Qui relève encore de l’anachronisme.

[8] A Nemours.

[9] Au sens du 17 e siècle : qualités.

[10] Au sens du 17 e siècle : amour.

[11] Le texte est divisé en trois parties.

[12] On peut supposer du reste que cet usage naquit sous le règne des Valois.

[13] Catherine de Médicis.

[14] Dans le sens de mérite .

[15] Toujours au sens du 17 e siècle. 

[16] Corneille, Polyeucte , Acte II, scène 11.

[17] Racine, Phèdre , Acte V, scène 7.

[18] Célèbre tournoi où le roi Henri III reçut une lance dans l’œil et mourut peu après de sa blessure.

[19] Nous dirions aujourd’hui « dépression ».

[20] Cf. l’aveu de Pauline, Polyeucte , II, 2.

[21] Sujet aux galanteries, c’est-à-dire aux aventures amoureuses.

[22] Une lieue était l’équivalent de quatre kilomètres.

Date de dernière mise à jour : 09/04/2024

Bac de français au lycée Prévert

Dimanche 28 mars 2021, la princesse de clèves : des citations à connaître.

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Vous trouverez sur la page suivante une liste de citations extraites de La Princesse de Clèves . 

Cette liste est trop longue pour que toutes soient retenues mais permet de mémoriser quand même certains passages qui pourraient servir dans le cadre d'une dissertation.  

http://bonnespioches.unblog.fr/2011/04/08/la-princesse-de-cleves-madame-de-lafayette/

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“Les femmes dans “La Princesse de Clèves”: sujet, l’introduction, résumé, conclusion.

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“Les femmes dans “La Princesse de Clèves” : explorez les différents rôles féminins et leur influence sur l’histoire.”

I. Introduction A. Présentation générale de l’œuvre et de son contexte historique B. Présentation de la problématique : l’exploration des différents rôles féminins dans le roman et leur impact sur l’intrigue

II. Les femmes de la cour : entre contraintes sociales et stratégies de pouvoir A. La Princesse de Clèves : une femme soumise aux conventions sociales 1. Son rôle d’épouse et de femme noble 2. Les attentes et les pressions qui pèsent sur elle B. La reine dauphine : une figure de pouvoir et d’influence 1. Son rôle politique et son impact sur les intrigues de la cour 2. Sa relation avec la Princesse de Clèves et son influence sur ses décisions

III. Madame de Chartres : le modèle maternel et l’influence sur la Princesse de Clèves A. Le rôle de Madame de Chartres en tant que mère et mentor 1. Son éducation de la Princesse de Clèves 2. Ses conseils et son influence sur les choix de sa fille B. L’héritage moral et éthique de Madame de Chartres 1. Les valeurs inculquées à la Princesse de Clèves 2. L’impact de ces valeurs sur les décisions et les actions de la Princesse

IV. Les femmes comme objets de désir et de rivalité A. Les autres femmes dans le regard des hommes 1. La rivalité entre la Princesse de Clèves et la duchesse de Valentinois 2. L’influence des femmes sur les actions des hommes B. Les conséquences des rivalités féminines 1. Les tensions et les conflits générés 2. L’impact de ces rivalités sur l’évolution de l’intrigue

V. Conclusion A. Synthèse des rôles féminins explorés dans le roman B. Bilan de leur influence sur l’histoire et sur la Princesse de Clèves C. Ouverture sur l’héritage de “La Princesse de Clèves” et son impact dans la littérature féminine.

I. Introduction

A. présentation générale de l’œuvre et de son contexte historique.

La Princesse de Clèves est un roman écrit par Madame de Lafayette et publié en 1678. Il est considéré comme l’un des premiers romans psychologiques de la littérature française. L’œuvre se déroule à la cour du roi Henri II de France, au milieu du XVIe siècle, dans un contexte historique marqué par les guerres de religion et la montée en puissance de la noblesse.

Le roman raconte l’histoire de la jeune et belle Princesse de Clèves, mariée au Prince de Clèves mais éprise d’un autre homme, le duc de Nemours. L’intrigue se concentre sur les dilemmes moraux auxquels est confrontée la Princesse dans son désir de

L’œuvre est profondément ancrée dans son contexte historique. La cour est un lieu où les apparences, les intrigues et les alliances politiques jouent un rôle crucial. Les normes sociales et les contraintes de l’étiquette dictent les comportements des personnages, en particulier ceux des femmes de la noblesse. Le roman explore également les questions de l’honneur, de la réputation et des codes de conduite propres à cette époque.

Madame de Lafayette, l’auteure, elle-même issue de la noblesse, connaissait bien la cour et ses usages. Son roman offre donc un regard perspicace sur la vie à la cour et sur les enjeux auxquels les femmes nobles étaient confrontées.

En résumé, “La Princesse de Clèves” est un roman situé dans un contexte historique marqué par les guerres de religion et la vie à la cour. Il explore les dilemmes moraux et les contraintes sociales auxquels les femmes nobles étaient confrontées à travers l’histoire de la Princesse de Clèves.

B. Présentation de la problématique : l’exploration des différents rôles féminins dans le roman et leur impact sur l’intrigue

Dans “La Princesse de Clèves”, Madame de Lafayette met en scène différents rôles féminins qui jouent un rôle central dans l’intrigue et dans le développement des personnages. Ces femmes évoluent dans un contexte social rigide et sont soumises à des attentes spécifiques en fonction de leur statut et de leur position à la cour. La problématique de cette dissertation consiste à explorer ces différents rôles féminins et à analyser leur influence sur l’histoire.

Tout d’abord, le personnage principal, la Princesse de Clèves, incarne le rôle de la femme noble soumise aux conventions sociales. Mariée au Prince de Clèves, elle est confrontée à un dilemme moral lorsque son amour pour le duc de Nemours se révèle. Son parcours et ses choix personnels sont essentiels pour comprendre les tensions entre ses désirs individuels et les attentes de la société.

Ensuite, la reine dauphine, une figure de pouvoir et d’influence à la cour, joue un rôle significatif dans l’intrigue. Son statut politique et son pouvoir d’influence sont exploités par Madame de Lafayette pour mettre en avant les intrigues et les jeux de pouvoir qui se déroulent à la cour. La relation entre la reine dauphine et la Princesse de Clèves est complexe et déterminante pour l’évolution de l’histoire.

Le personnage de Madame de Chartres, mère de la Princesse de Clèves, joue également un rôle crucial. En tant que mentor et modèle maternel, elle transmet des valeurs morales et éthiques à sa fille. Son héritage moral et ses conseils influencent les choix de la Princesse et sont déterminants dans le déroulement de l’intrigue.

Par ailleurs, les autres femmes présentes à la cour, telles que la duchesse de Valentinois, sont également importantes dans l’histoire. Elles suscitent des rivalités et des jalousies qui ont des conséquences sur les actions et les décisions des personnages masculins, ainsi que sur le développement de l’intrigue.

En explorant ces différents rôles féminins, il est possible de mieux comprendre les contraintes sociales et les jeux de pouvoir auxquels les femmes étaient soumises à l’époque. Leurs actions et leurs interactions ont un impact significatif sur l’intrigue et permettent d’analyser les thèmes de l’amour, du devoir, de la rivalité et de la place des femmes dans la société du XVIIe siècle.

Ainsi, cette dissertation cherchera à analyser en profondeur les différents rôles féminins dans “La Princesse de Clèves” et leur influence sur l’intrigue, tout en examinant les dynamiques de pouvoir et les tensions sociales qui les entourent.

II. Les femmes de la cour : entre contraintes sociales et stratégies de pouvoir

A. la princesse de clèves : une femme soumise aux conventions sociales, 1. son rôle d’épouse et de femme noble.

Dans “La Princesse de Clèves”, le personnage de la Princesse de Clèves incarne le rôle d’une femme soumise aux conventions sociales de son époque. En tant qu’épouse et femme noble, elle est confrontée à des attentes spécifiques et à des contraintes qui pèsent sur sa vie et ses choix.

D’abord, en tant qu’épouse, la Princesse de Clèves est tenue de remplir son devoir conjugal envers son mari, le Prince de Clèves. Le mariage à l’époque était principalement une alliance politique et sociale, où l’amour personnel n’était souvent pas la priorité. La Princesse est consciente de cette obligation et cherche à être une épouse respectueuse et fidèle malgré ses sentiments envers le duc de Nemours. Son rôle d’épouse la confronte à un dilemme moral entre ses devoirs conjugaux et son désir amoureux.

Ensuite, en tant que femme noble, la Princesse de Clèves est également soumise à des normes et des codes de conduite stricts. Son comportement doit être exemplaire, elle doit se conformer aux règles de l’étiquette, à la bienséance et à la réputation de sa famille. Sa réputation et celle de sa famille sont d’une importance capitale à la cour. Par conséquent, elle doit constamment se surveiller, contrôler ses émotions et agir en accord avec les attentes de la société.

La Princesse de Clèves est donc prise au piège entre les devoirs imposés par son mariage et les désirs de son cœur. Son rôle d’épouse et de femme noble la contraint à réprimer ses sentiments et à sacrifier son bonheur personnel pour préserver sa réputation et l’honneur de sa famille. Cette soumission aux conventions sociales est un élément central de son développement et de ses choix tout au long du roman.

L’auteure, Madame de Lafayette, met en évidence à travers le personnage de la Princesse de Clèves les contraintes et les sacrifices auxquels les femmes étaient soumises à l’époque. Ce rôle d’épouse et de femme noble impose des limites à l’expression de ses sentiments et à la réalisation de son bonheur personnel, illustrant ainsi les pressions sociales et les dilemmes auxquels les femmes nobles étaient confrontées dans la société du XVIIe siècle.

2. Les attentes et les pressions qui pèsent sur elle

En plus de son rôle d’épouse et de femme noble, la Princesse de Clèves est confrontée à de nombreuses attentes et pressions qui pèsent sur elle tout au long du roman. Ces attentes et pressions sont le reflet des normes sociales rigides et des valeurs de la cour de l’époque.

Tout d’abord, la Princesse de Clèves est soumise à l’attente d’une conduite irréprochable. En tant que femme noble, elle doit se comporter avec vertu, dignité et retenue en toutes circonstances. La société exige d’elle une maîtrise de ses émotions et une parfaite maîtrise de soi. La Princesse doit se montrer exemplaire dans sa moralité et dans son comportement, ce qui ajoute une pression supplémentaire sur ses épaules.

Ensuite, la Princesse de Clèves doit faire face à l’attente d’une fidélité absolue envers son mari. La société de l’époque considérait le mariage comme une institution sacrée et la fidélité conjugale était une valeur fondamentale. Par conséquent, la Princesse est confrontée à un dilemme moral lorsque son amour pour le duc de Nemours se révèle. Elle se sent prise entre la loyauté envers son mari et la force de ses sentiments pour un autre homme, ce qui engendre une pression psychologique intense.

De plus, la Princesse de Clèves est également soumise à l’attente de la discrétion. À la cour, les ragots et les commérages sont monnaie courante. La moindre rumeur ou la moindre erreur de jugement peut avoir des conséquences désastreuses sur la réputation et l’honneur d’une personne. La Princesse doit donc veiller à préserver sa réputation et à ne pas laisser transparaître ses émotions, ce qui ajoute une pression constante à son existence.

Ces attentes et pressions sociales pèsent lourdement sur la Princesse de Clèves et influencent grandement ses décisions et ses actions. Elle est constamment tiraillée entre les obligations imposées par la société et les désirs de son cœur. Les attentes et les pressions qui pèsent sur elle sont représentatives de la condition des femmes nobles à l’époque et mettent en évidence les contraintes auxquelles elles étaient confrontées dans leur quête d’accomplissement personnel et d’épanouissement amoureux.

B. La reine dauphine : une figure de pouvoir et d’influence

1. son rôle politique et son impact sur les intrigues de la cour.

La reine dauphine occupe une place importante dans “La Princesse de Clèves” en tant que figure de pouvoir et d’influence à la cour. Son rôle politique et son impact sur les intrigues qui se déroulent à la cour sont significatifs et contribuent à façonner l’histoire du roman.

Tout d’abord, la reine dauphine, dont le nom n’est pas mentionné dans le roman mais qui est historiquement identifiée comme Marie Stuart, est l’épouse du dauphin, héritier du trône de France. Par conséquent, elle détient une position privilégiée et jouit d’un certain pouvoir à la cour. Son statut lui confère une influence politique et lui permet d’exercer une autorité informelle sur les affaires de l’État.

Ensuite, la reine dauphine joue un rôle clé dans les intrigues de la cour. Elle est le pivot autour duquel se déploient les rivalités, les complots et les manœuvres des différents personnages. Son aura de pouvoir et d’influence suscite la jalousie et l’admiration parmi la noblesse, et sa présence est souvent source de tensions et de rivalités.

De plus, la reine dauphine est souvent consultée et sollicitée dans les affaires de la cour. Les personnages viennent lui demander conseil, lui exposer leurs problèmes ou chercher son soutien. Son influence sur les décisions politiques et sur le destin des personnages est indéniable. Elle est capable de faire ou de défaire les réputations, de favoriser ou de condamner des intrigues, et de dicter indirectement le cours des événements.

L’auteure, Madame de Lafayette, utilise habilement la figure de la reine dauphine pour illustrer les jeux de pouvoir et les enjeux politiques à la cour. Son rôle politique et son impact sur les intrigues renforcent l’atmosphère de tension et de manipulation qui règne à la cour. La présence de la reine dauphine souligne également l’importance des alliances politiques et des connexions sociales dans la vie des personnages, en particulier de la Princesse de Clèves.

En résumé, la reine dauphine est une figure de pouvoir et d’influence dans “La Princesse de Clèves”. Son rôle politique et son impact sur les intrigues de la cour sont essentiels pour comprendre les dynamiques de pouvoir, les rivalités et les manipulations qui se déroulent dans l’histoire. La reine dauphine représente une force majeure qui pèse sur les destins des personnages et contribue à la complexité de l’intrigue.

2. Sa relation avec la Princesse de Clèves et son influence sur ses décisions

La relation entre la reine dauphine et la Princesse de Clèves est complexe et joue un rôle déterminant dans l’évolution de l’histoire. La reine dauphine exerce une influence significative sur les décisions de la Princesse et contribue à façonner son parcours.

Tout d’abord, la reine dauphine est une confidente et une conseillère pour la Princesse de Clèves. La Princesse se tourne vers elle pour lui exposer ses tourments amoureux et ses dilemmes moraux. La reine dauphine, grâce à son expérience et à sa position privilégiée à la cour, offre des conseils éclairés à la Princesse et tente de la guider dans ses choix.

En outre, la reine dauphine joue un rôle crucial dans la relation entre la Princesse de Clèves et le duc de Nemours. Elle est informée des sentiments de la Princesse envers le duc et devient un témoin privilégié de leur passion naissante. La reine dauphine agit comme une médiatrice entre les deux amants et essaie de concilier leurs désirs avec les conventions sociales. Sa présence et ses conseils sont déterminants dans les décisions que prend la Princesse tout au long du roman.

De plus, la reine dauphine exerce également une influence indirecte sur la Princesse de Clèves par le biais de ses propres actions et de ses relations avec d’autres personnages. Ses alliances et ses connexions politiques peuvent favoriser ou compromettre les intérêts de la Princesse et avoir un impact sur ses choix. La Princesse est consciente de cette influence et tient compte des implications politiques de ses actions, ce qui renforce l’importance de la relation entre les deux femmes.

L’influence de la reine dauphine sur la Princesse de Clèves se manifeste également dans ses réflexions intérieures et dans ses dilemmes moraux. La Princesse se sent redevable envers la reine dauphine et prend en considération ses conseils et ses attentes dans ses prises de décision. La présence de la reine dauphine agit comme une voix de la raison et de la responsabilité pour la Princesse, mais peut également être perçue comme une contrainte supplémentaire dans sa quête de bonheur personnel.

En somme, la relation entre la reine dauphine et la Princesse de Clèves est marquée par une dynamique d’influence et de conseil. La reine dauphine exerce une influence directe et indirecte sur les décisions de la Princesse, en tant que confidente, conseillère et médiatrice. Cette relation complexe met en lumière l’importance des relations interpersonnelles et des connexions politiques dans la vie des personnages, et souligne l’influence de la reine dauphine sur le parcours de la Princesse de Clèves.

III. Madame de Chartres : le modèle maternel et l’influence sur la Princesse de Clèves

A. le rôle de madame de chartres en tant que mère et mentor, 1. son éducation de la princesse de clèves.

Madame de Chartres occupe une place essentielle dans “La Princesse de Clèves” en tant que mère et mentor de la Princesse de Clèves. Son rôle est déterminant dans l’éducation et le développement de sa fille, et son influence se fait sentir tout au long du roman.

Tout d’abord, Madame de Chartres joue un rôle crucial dans l’éducation de la Princesse de Clèves. Elle est responsable de transmettre à sa fille les valeurs morales, les principes de vertu et les codes de conduite propres à la noblesse de l’époque. Madame de Chartres insiste sur l’importance de la réputation, de l’honneur et de la maîtrise de soi. Elle inculque à sa fille une éducation rigoureuse basée sur la vertu et la prudence, et la prépare ainsi aux défis et aux contraintes de la vie à la cour.

Ensuite, Madame de Chartres se positionne également en tant que mentor pour la Princesse de Clèves. Elle lui prodigue des conseils avisés et la guide dans ses choix. Elle est un modèle de droiture morale et de retenue, et encourage sa fille à suivre ces exemples. Sa sagesse et son expérience sont précieuses pour la Princesse, qui se tourne vers elle pour obtenir des éclaircissements sur les situations délicates auxquelles elle est confrontée.

De plus, Madame de Chartres est également la principale confidente de la Princesse de Clèves. La Princesse lui confie ses pensées les plus intimes, notamment ses émotions et ses tourments amoureux. Madame de Chartres écoute sa fille avec bienveillance et tente de la conseiller au mieux, même si elle est confrontée elle-même à des dilemmes complexes en raison de son passé.

L’éducation donnée par Madame de Chartres a un impact profond sur la Princesse de Clèves. La Princesse internalise les leçons de sa mère et tente de vivre selon les principes moraux qui lui ont été inculqués. Elle s’efforce d’être une femme vertueuse, respectueuse des conventions sociales et maîtresse de ses émotions, bien que cela devienne un défi face à ses sentiments pour le duc de Nemours.

La présence de Madame de Chartres dans la vie de la Princesse de Clèves se fait sentir même après sa mort, car les enseignements et les conseils qu’elle a prodigués continuent à guider les choix de sa fille.

En conclusion, Madame de Chartres joue un rôle central en tant que mère et mentor dans “La Princesse de Clèves”. Son éducation rigoureuse et ses conseils éclairés façonnent la Princesse et influencent ses décisions tout au long du roman. Madame de Chartres représente un modèle maternel et moral pour sa fille, et son influence se fait sentir dans la quête de vertu et de maîtrise de soi de la Princesse de Clèves.

2. Ses conseils et son influence sur les choix de sa fille

Les conseils et l’influence de Madame de Chartres sur les choix de sa fille, la Princesse de Clèves, sont d’une importance capitale dans le roman. Madame de Chartres guide la Princesse à travers ses conseils et ses réflexions, et son influence sur les décisions de sa fille est profonde.

Tout d’abord, Madame de Chartres insiste sur l’importance de la réputation et de l’honneur. Elle met en garde sa fille contre les dangers des passions et des liaisons amoureuses. Elle lui conseille de préserver sa réputation en évitant tout acte qui pourrait ternir son nom et celui de sa famille. Ces conseils sont ancrés dans la société de l’époque, où la réputation d’une femme noble était cruciale pour son mariage et sa position sociale.

En outre, Madame de Chartres encourage la Princesse à faire preuve de prudence et de retenue dans ses interactions avec les hommes. Elle lui rappelle constamment les contraintes et les dangers qui entourent les relations amoureuses à la cour. Elle la met en garde contre les risques d’infidélité, de scandale et de compromission de son mariage. Ses conseils visent à préserver la stabilité et l’intégrité de la vie de la Princesse.

De plus, Madame de Chartres joue un rôle crucial dans la décision de la Princesse de Clèves de garder son amour pour le duc de Nemours secret. Madame de Chartres est consciente des sentiments de sa fille pour le duc, mais elle l’encourage à garder le silence et à ne pas laisser ces sentiments influencer ses actions. Elle insiste sur l’importance de la maîtrise de soi et de la fidélité envers son mari, même si cela signifie réprimer ses émotions les plus profondes.

Les conseils de Madame de Chartres ont une influence déterminante sur les choix de la Princesse tout au long du roman. La Princesse prend en considération les enseignements de sa mère et tente de les suivre, même si cela lui cause une grande souffrance émotionnelle. Les conseils de Madame de Chartres contribuent à façonner les dilemmes moraux auxquels la Princesse est confrontée et influencent sa décision de garder son amour pour le duc de Nemours secret.

En résumé, les conseils et l’influence de Madame de Chartres sur les choix de sa fille, la Princesse de Clèves, sont essentiels dans le roman. Madame de Chartres guide sa fille en mettant l’accent sur la réputation, la prudence et la maîtrise de soi. Ses conseils contribuent aux dilemmes moraux auxquels la Princesse est confrontée et influencent sa décision de garder son amour secret. La présence et l’influence de Madame de Chartres persistent même après sa mort, ce qui souligne l’importance de son rôle dans la vie de la Princesse de Clèves.

B. L’héritage moral et éthique de Madame de Chartres

1. les valeurs inculquées à la princesse de clèves.

Madame de Chartres laisse un héritage moral et éthique durable à sa fille, la Princesse de Clèves. Les valeurs qu’elle inculque à sa fille sont fondamentales dans la formation de son caractère et influencent ses actions tout au long du roman.

Tout d’abord, Madame de Chartres met l’accent sur la vertu et la moralité. Elle enseigne à sa fille l’importance de mener une vie vertueuse, basée sur l’intégrité, l’honnêteté et la droiture morale. Elle insiste sur la nécessité de respecter les normes sociales et de se conformer aux attentes de la noblesse. La Princesse de Clèves internalise ces valeurs et s’efforce de les respecter, même lorsque cela implique des sacrifices personnels.

Ensuite, Madame de Chartres transmet à sa fille l’idée de la maîtrise de soi. Elle lui apprend à contrôler ses émotions et à ne pas se laisser emporter par ses passions. La Princesse de Clèves est éduquée dans l’idée que la maîtrise de soi est essentielle pour préserver sa réputation, sa dignité et son intégrité. Cette leçon devient une source de conflit intérieur pour la Princesse lorsqu’elle se retrouve déchirée entre ses sentiments amoureux et ses devoirs envers son mari.

De plus, Madame de Chartres met en garde la Princesse contre les dangers des relations amoureuses à la cour. Elle l’avertit des risques d’infidélité, de scandale et de compromission de son mariage. Elle encourage sa fille à rester fidèle à son mari, même si cela signifie renoncer à ses propres désirs et passions. La Princesse de Clèves porte ces enseignements avec elle, ce qui influence ses décisions et ses choix tout au long de l’histoire.

Les valeurs inculquées par Madame de Chartres à sa fille continuent d’exercer une influence sur la Princesse, même après la mort de sa mère. Les leçons de vertu, de maîtrise de soi et de fidélité demeurent ancrées dans son esprit, ce qui la pousse à prendre des décisions qui sont conformes à ces valeurs.

En conclusion, Madame de Chartres laisse un héritage moral et éthique durable à sa fille, la Princesse de Clèves. Les valeurs de vertu, de maîtrise de soi et de fidélité sont profondément ancrées dans l’éducation donnée par Madame de Chartres. Ces valeurs influencent les choix et les actions de la Princesse tout au long du roman, et son héritage moral continue de la guider même après la disparition de sa mère.

2. L’impact de ces valeurs sur les décisions et les actions de la Princesse

Les valeurs transmises par Madame de Chartres ont un impact profond sur les décisions et les actions de la Princesse de Clèves tout au long du roman. La Princesse porte en elle cet héritage moral et éthique, ce qui la pousse à agir en accord avec ces valeurs, malgré les défis et les dilemmes auxquels elle est confrontée.

Tout d’abord, l’importance accordée à la vertu et à la moralité influence les choix de la Princesse. Elle cherche à maintenir sa réputation intacte et à préserver son honneur en évitant tout acte qui pourrait ternir son nom et celui de sa famille. Cette préoccupation constante de sa réputation la pousse à prendre des décisions prudentes et réfléchies, en tenant compte des conséquences morales de ses actions.

De plus, la Princesse de Clèves est profondément imprégnée de l’idée de la maîtrise de soi, enseignée par Madame de Chartres. Malgré les sentiments amoureux qu’elle développe envers le duc de Nemours, elle lutte pour garder ses émotions sous contrôle. Elle s’efforce de réprimer ses désirs, conscients des conséquences que cela pourrait avoir sur sa réputation et sur son mariage. Cette lutte interne entre ses sentiments et son sens du devoir est une manifestation directe de l’impact des valeurs inculquées par Madame de Chartres.

En outre, la Princesse de Clèves est guidée par l’idée de fidélité envers son mari, une valeur chère à Madame de Chartres. Même si elle éprouve une profonde affection pour le duc de Nemours, elle s’efforce de rester fidèle à son époux. Cette fidélité est le résultat direct de l’éducation reçue de sa mère, qui mettait en garde contre les dangers de l’infidélité et des liaisons extraconjugales.

Cependant, ces valeurs morales peuvent aussi se heurter à ses désirs et à ses émotions, générant des conflits internes intenses pour la Princesse. Sa lutte pour concilier ses devoirs et ses passions donne lieu à des situations complexes et à des prises de décision déchirantes. L’influence de Madame de Chartres se fait alors ressentir dans les moments où la Princesse doit choisir entre suivre les valeurs qui lui ont été inculquées ou succomber à ses sentiments.

En conclusion, les valeurs transmises par Madame de Chartres ont un impact profond sur les décisions et les actions de la Princesse de Clèves. La vertu, la maîtrise de soi et la fidélité sont des principes qui la guident tout au long du roman. Bien que ces valeurs puissent parfois entrer en conflit avec ses désirs et ses émotions, elles restent des repères moraux essentiels pour la Princesse, reflétant l’influence durable de l’éducation donnée par sa mère.

IV. Les femmes comme objets de désir et de rivalité

A. les autres femmes dans le regard des hommes, 1. la rivalité entre la princesse de clèves et la duchesse de valentinois.

Dans “La Princesse de Clèves”, les femmes sont souvent perçues comme des objets de désir et de rivalité aux yeux des hommes. L’une des relations les plus marquantes qui illustre cette dynamique est la rivalité entre la Princesse de Clèves et la duchesse de Valentinois.

La duchesse de Valentinois est une figure séduisante et courtisée à la cour. Elle incarne la séduction et la coquetterie, et sa beauté captive l’attention des hommes. Elle est également consciente de son pouvoir sur eux et utilise ses charmes pour attirer leur attention. Son aura de mystère et de séduction crée une rivalité entre elle et la Princesse de Clèves.

La Princesse de Clèves, quant à elle, est une femme vertueuse et réservée. Elle est mariée au prince de Clèves, mais elle est également attirée par le duc de Nemours. La présence de la duchesse de Valentinois agit comme un catalyseur pour intensifier les sentiments amoureux de la Princesse envers le duc. La duchesse devient ainsi un objet de comparaison et de rivalité pour la Princesse.

Cette rivalité entre la Princesse de Clèves et la duchesse de Valentinois se manifeste dans leurs interactions à la cour. La Princesse ressent une certaine jalousie envers la duchesse, qui semble posséder une aisance et une confiance qui lui font défaut. La duchesse, de son côté, sait que la Princesse est également attirée par le duc de Nemours et joue de cette rivalité pour attiser les tensions entre eux.

Les hommes, quant à eux, jouent un rôle important dans cette dynamique. Ils perçoivent les femmes comme des objets de désir et de rivalité, et leurs regards et leurs attentions contribuent à alimenter cette compétition entre elles. Les actions des hommes, notamment celles du duc de Nemours, renforcent cette rivalité en créant des situations de séduction et en suscitant des désirs contradictoires chez les femmes.

En conclusion, la rivalité entre la Princesse de Clèves et la duchesse de Valentinois illustre la façon dont les femmes sont perçues comme des objets de désir et de rivalité aux yeux des hommes. La beauté, la séduction et la compétition entre elles sont des éléments centraux de cette relation. Cette rivalité témoigne des tensions et des complexités des relations entre les femmes à la cour, mais aussi de la manière dont elles sont souvent réduites à des rôles de séduction et de rivalité dans l’imaginaire masculin.

2. L’influence des femmes sur les actions des hommes

Dans “La Princesse de Clèves”, les femmes ont une influence significative sur les actions des hommes. Elles exercent un pouvoir de séduction et de manipulation qui façonne les choix et les comportements masculins.

Tout d’abord, la duchesse de Valentinois est un exemple frappant de l’influence des femmes sur les hommes. Sa beauté et son charme captivent l’attention des hommes à la cour. Elle joue de son pouvoir de séduction pour attirer les hommes, notamment le duc de Nemours. Son influence sur lui est évidente, car il se trouve attiré par elle et est prêt à s’engager dans des jeux de séduction. La présence de la duchesse influence donc directement les actions et les choix du duc de Nemours.

De même, la Princesse de Clèves exerce une influence considérable sur les actions du duc de Nemours. Son attitude réservée et son charme intriguant attirent l’attention du duc, qui se sent de plus en plus attiré par elle. Les sentiments de la Princesse envers le duc influencent également ses propres actions. Elle est tiraillée entre ses désirs et ses valeurs morales, ce qui a une incidence directe sur sa relation avec le duc.

En outre, la reine dauphine, bien qu’elle ne soit pas directement impliquée dans des relations amoureuses, exerce une influence politique sur les hommes de la cour. Son rôle de figure de pouvoir et d’influence politique lui permet d’influencer les décisions et les actions des hommes, notamment du roi et des courtisans. Ses manœuvres politiques et sa capacité à manipuler les situations ont un impact significatif sur l’intrigue et les relations entre les personnages.

Ces exemples démontrent que les femmes dans “La Princesse de Clèves” ne sont pas simplement des objets passifs, mais qu’elles ont un pouvoir d’influence sur les actions et les choix des hommes. Leur séduction, leur charme et leur manipulation ont un impact considérable sur les dynamiques relationnelles et les décisions prises par les hommes.

En conclusion, les femmes dans “La Princesse de Clèves” exercent une influence considérable sur les actions des hommes. Leur pouvoir de séduction, leur charme et leur manipulation façonnent les choix et les comportements masculins. Que ce soit par leur présence captivante, leurs jeux de séduction ou leur influence politique, les femmes jouent un rôle actif dans l’orientation de l’intrigue et des relations entre les personnages masculins.

B. Les conséquences des rivalités féminines

1. les tensions et les conflits générés.

Les rivalités féminines dans “La Princesse de Clèves” ont des conséquences significatives, générant des tensions et des conflits entre les personnages féminins du roman.

Tout d’abord, la rivalité entre la Princesse de Clèves et la duchesse de Valentinois crée une atmosphère de tension à la cour. La présence de la duchesse, qui incarne la séduction et la coquetterie, suscite la jalousie et la méfiance chez la Princesse. Cette rivalité crée un climat de compétition entre elles, alimenté par les regards et les attentions des hommes de la cour. Les tensions entre les deux femmes sont palpables et contribuent à une atmosphère de méfiance et d’hostilité.

En outre, ces rivalités féminines ont un impact sur les relations amoureuses et les interactions entre les personnages masculins. Les rivalités entre les femmes, telles que celle entre la Princesse de Clèves et la duchesse de Valentinois, influencent les actions et les choix des hommes, en particulier du duc de Nemours. Les tensions et les rivalités entre les femmes se transposent souvent dans les relations amoureuses, créant des situations complexes et des conflits d’intérêts.

De plus, les rivalités féminines peuvent également conduire à des actions destructrices. La jalousie et la compétition peuvent pousser les personnages à prendre des mesures drastiques pour défendre leur position ou pour nuire à leurs rivales. Par exemple, la Princesse de Clèves, dans un moment de frustration et de désespoir, révèle les sentiments du duc de Nemours à la duchesse de Valentinois, ce qui entraîne des conséquences dramatiques pour tous les personnages impliqués.

Ces tensions et conflits générés par les rivalités féminines reflètent les réalités sociales et politiques de l’époque. À la cour, les femmes étaient souvent en compétition pour l’attention des hommes et pour maintenir ou améliorer leur position sociale. Les rivalités féminines servaient également à renforcer les normes sociales et les attentes de la noblesse.

En conclusion, les rivalités féminines dans “La Princesse de Clèves” ont des conséquences significatives, générant des tensions et des conflits entre les personnages féminins du roman. Ces rivalités influencent les relations amoureuses et les interactions entre les personnages masculins, créant une atmosphère de compétition et de méfiance. Les rivalités peuvent également conduire à des actions destructrices, mettant en évidence les conséquences tragiques de la jalousie et de la rivalité. Ces tensions reflètent les réalités sociales et politiques de l’époque, où les femmes étaient souvent en compétition pour maintenir leur position sociale et leur statut à la cour.

2. L’impact de ces rivalités sur l’évolution de l’intrigue

Les rivalités féminines dans “La Princesse de Clèves” ont un impact profond sur l’évolution de l’intrigue du roman. Elles contribuent à créer des tensions dramatiques et à façonner les choix et les actions des personnages, tant féminins que masculins.

Tout d’abord, les rivalités féminines alimentent les conflits amoureux et les dilemmes auxquels la Princesse de Clèves est confrontée. La rivalité entre la Princesse et la duchesse de Valentinois pour l’attention du duc de Nemours crée un triangle amoureux complexe. Les sentiments partagés entre les personnages et les désirs contradictoires engendrent des conflits internes intenses, générant une tension dramatique tout au long de l’intrigue.

En outre, ces rivalités ont un impact sur les décisions prises par les personnages. La Princesse de Clèves, poussée par sa rivalité avec la duchesse, prend la décision de révéler les sentiments du duc de Nemours à cette dernière. Cette action a des conséquences dramatiques, car elle provoque une série d’événements qui conduisent à la tragédie finale du roman. Ainsi, les rivalités féminines agissent comme des catalyseurs pour l’évolution de l’intrigue, créant des retournements de situation et des rebondissements qui façonnent le dénouement de l’histoire.

De plus, les rivalités féminines révèlent les enjeux de pouvoir et de statut à la cour. Les femmes se battent pour maintenir ou améliorer leur position sociale, et ces rivalités servent à renforcer les normes sociales de l’époque. La compétition entre les femmes pour l’attention des hommes est également liée à la question de la réputation et de l’honneur, des thèmes centraux du roman. Ainsi, les rivalités féminines soulignent les enjeux sociaux et les contraintes qui pèsent sur les femmes de la cour.

En conclusion, les rivalités féminines ont un impact significatif sur l’évolution de l’intrigue dans “La Princesse de Clèves”. Elles créent des tensions dramatiques, influencent les choix et les actions des personnages, et contribuent à façonner le déroulement de l’histoire. Les rivalités révèlent les conflits amoureux et les dilemmes auxquels les personnages sont confrontés, tout en mettant en lumière les enjeux de pouvoir et de statut à la cour. Ces rivalités constituent un élément clé de l’intrigue, contribuant à la complexité émotionnelle et aux retournements de situation qui font la force de ce roman classique.

V. Conclusion

A. synthèse des rôles féminins explorés dans le roman.

Dans “La Princesse de Clèves”, de Madame de Lafayette, plusieurs rôles féminins sont explorés, offrant une vision riche et nuancée de la condition des femmes à l’époque de la noblesse française. La Princesse de Clèves incarne la femme soumise aux conventions sociales et aux pressions de la noblesse, tandis que la reine dauphine représente une figure de pouvoir et d’influence politique. Madame de Chartres joue le rôle de mère et de mentor, transmettant des valeurs morales à sa fille. Les rivalités féminines, notamment celle entre la Princesse de Clèves et la duchesse de Valentinois, génèrent des tensions et des conflits qui façonnent l’intrigue.

B. Bilan de leur influence sur l’histoire et sur la Princesse de Clèves

Ces différents rôles féminins ont une influence significative sur l’histoire et sur la Princesse de Clèves elle-même. La Princesse, en tant que femme soumise aux conventions sociales, est confrontée à des attentes et des pressions qui la poussent à prendre des décisions difficiles. La reine dauphine exerce une influence politique et joue un rôle déterminant dans les intrigues de la cour. Madame de Chartres, en tant que mère et mentor, guide les choix de la Princesse et lui transmet des valeurs morales. Les rivalités féminines créent des tensions et des conflits qui influencent l’évolution de l’intrigue et les décisions des personnages.

C. Ouverture sur l’héritage de “La Princesse de Clèves” et son impact dans la littérature féminine

“La Princesse de Clèves” a laissé un héritage durable dans la littérature féminine. En tant que l’un des premiers romans psychologiques et l’un des premiers romans écrits par une femme, il a ouvert la voie à une exploration plus approfondie des expériences et des émotions des femmes dans la littérature. Le roman a également contribué à la représentation des femmes en tant que protagonistes complexes et nuancées, capables de prendre des décisions qui façonnent leur propre destin. Son exploration des contraintes sociales et des pressions exercées sur les femmes reste pertinente aujourd’hui et continue d’influencer la littérature contemporaine.

En conclusion, “La Princesse de Clèves” offre une vision riche et complexe des rôles féminins, explorant la condition des femmes à l’époque de la noblesse française. Ces différents rôles influencent l’histoire et la Princesse de Clèves, démontrant l’impact des conventions sociales, du pouvoir politique, de l’éducation maternelle et des rivalités féminines sur les choix et les actions des femmes. L’héritage du roman réside dans son influence sur la littérature féminine, ouvrant la voie à une exploration plus approfondie des expériences féminines et à une représentation plus nuancée des femmes dans la littérature.

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